Extrait du journal
Le Journal des Débats confirmait hier toutes nos prévisions sur le cours (pie prennent les affaires politiques en Angleterre. Ce qu'on y appelle la réforme de la constitution n est autre chose (pie l'anéantissement total de la constitution. H ne s’agit pas d’ekaniiner la constitution d’un peuple et d’un pays d’après les notions qu’on se fait dans un autre du vrai social. Le vrai social est relatif au caractère de chaque peuple, et par conséquent, est susceptible d’autant de nuances diiïcrcntes qu’il y a de caractères distincts parmi les nations. Or, il est bien évident que le régime social, quels qu’en soient et le principe et la forme, à la faveur duquel se sont opérés tous les développements que comportait un peuple, est le seul mode d’existence politique spis lui convienne. 11 y a ensuite la destinée d’un peuple à prendre en considération, destinée qui lui impose des conditions irrémissibles dans l’usage de la puissance et dans la formation de son cire collectif. Qu’a près cela, les conditions d’ordre politique soient onéreuses au bien-être individuel; qu’elles répugnent aux calculs, soit de la raison en général, soit de l’idée particulière qu’on peut se faire d’une autre façon de communauté sociale : là n’est point la question. A proprement parler, il n’y a pas même là une question politique quelconque ; c’est une pure matière de raisonnement spéculatif, tout au plus , mais voilà tout. La condition du peuple pourrait, en quelque sorte, se résoudre comme un problème mathématique, quant aux éléments de la constitution fondamentale. Aussi, tel peuple étant donné, sa position typographique et la nature de sou caractère étant déterminées; puis, sa destinée étant posée, comment et par quels moyens l’y faire atteindre plus promptement et plus sûrement? Voilà de quelle manière seule il est possible de raisonner sagement sur la constitution politique d’un état. L’Angleterre,par exemple,était bien évidemment par sa destinée appelée à faire contrepoints à la puissance de la France: à l’une devait échoir la suprématie des mers , à l’autre la prépondérance continentale. Or, comment l’Angleterre qui, par sa position typographique, sa population, ses ressources particulières, ne pouvait prétendre qu’à un second ou troisième rang parmi les peuples modernes , aurait-elle pu atteindre à sa destinée , sans une constitution spéciale , et pour ainsi dire opposée à celle de la France. L’est donc celte constitution spéciale et uniquement propre aux développements particuliers de la raison politique de ce peuple, (pie l’on voudrait aujourd'hui mesurer au tarif de je ne sais quelles combinaisons idéales d’un mieux imaginaire, dont la moindre tentative sera la ruine entière de ce peuple; comme peuple de premier ordre, s’entend, et comme puissance prépondérante de l'Europe. Tous ces raisonnements sont futiles ou sophistiques : l’Angleterre n’a été ce qu’elle a été qu’à la faveur de celle constitution (pie l’on cherche maintenant à détruire, sous prétexte de l’améliorer. Voilà ce qu’a bien senti le Journal des Débats lui-même, tout doctrinaire qu'il -est. cl ce que ne veut pas comprendre la Gazette, autre doctrinaire
À proposLa France est une feuille politique quotidienne fondée à Paris en 1834. Légitimiste sous la Monarchie de Juillet, elle est rédigée par Auguste de Villiers de L'Isle-Adam, ancien directeur du Brid’Oison, et gérée par le chevalier D'escrivieux jusqu'au début 1835, année au cours de laquelle le journal et ses collaborateurs sont poursuivis pour avoir inséré dans un article de prétendues lettres rédigées par Louis-Philippe. En savoir plus Données de classification - lablache
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