Extrait du journal

La correspondance d’Italie, que nous avons publiée hier, a une importance qui n’a échappé à aucun de nos lecteurs. Elle écarte le rideau derrière lequel s’a gitent les combinaisons diplomatiques qui se rattachent à l’action du parti ita lien de France, et elle dévoile par quels moyens la politique d’unité entend s’im poser au cabinet des Tuileries. Ainsi un premier point d’nne haute gravité est d’abord établi : c’est que cer tains projets que l’on voudrait faire con sidérer comme émanant de la France, ne sont que les expédients du parti de l’uni té à Turin, et les précautions auxquelles on a recours pour déguiser leur origine ne sauraient réussir à la masquer. Désormais, si le plan que notre corres pondant a dévoilé venait à se produire,on saura d’où il vient, par quels moyens il doit se développer, à quel but il tend. Il vient de Turin; il n’est même pas l’expression officielle de la politique de l’unité, il n’en est que l’expédient secret, essayant d’aboutir, par les voies occultes, et de se glisser dans les décisions du gouvernement f rançais. Les moyens sont la pression du Parle ment et de la place publique sur la di plomatie, cl ce système illusoire d’une garantie française contre l’invasion piémontaisc, remplaçant l’occupation romai ne et livrant le pape à une révolution qui appellerait et justifierait l’intervention militaire de Turin. Le but, c’est le triomphe de l’unité par une surprise. Celle invention est le signe le plus cer tain de la situation à laquelle se trouve...