PRÉCÉDENT

La France, 26 juin 1881

SUIVANT

URL invalide

La France
26 juin 1881


Extrait du journal

du Congrès? Elire des députés avec le mot d’ordre imprudent de courir sus au Sénat, c’est vouloir donner un coup d’ép e dans l’eau, chose toujours humiliante, ou or ganiser des conflits sans issue, ou ouvrir la porte aux solutions de la violence. Est-ce cela que l’on veut ? Nous croyons qu’il est difficile de sortir de ces trois hyj>othèses. Ali ! nous savons bien que l’on se berce de l’espoir d’agir sur les sénateurs par la pression du sentiment populaire. Ou nous dit que, devant une significative manifestation du corps électoral, 1 s mo dernes pères conscrits sauraient s’incli ner. Pour ce qui ne touche pas à leur vie, nous sommes disposés à l’admettre. Les Chambres, en tous pays, cèdent en fin de compte aux grands mouvements de la volonté nationale, et un sceptique a pu dire que, maître des événements, il se chargerait de faire voter n’importe quoi par n’importe quelle assemblée. Tout Parlement veut, avant aucune autre considération, faire l’économie d’une Révolution qui le précipiterait dans le néant. Mais cette obéissance au peuple ne va pas jusqu’au suicide, car elle naît juste ment de la peur de la mort. On peut tout obtenir du Sénat actuel, sauf de se couper la gorge. C’est donc sur les questions des nom breuses réformes votées au Palais-Bour bon et arrêtées maladroitement au Luxem bourg, qu’il faut placer, la future plate forme électorale des députés, parce qu’un verdict solennel du peuple intimidera les tortues sénatoriales et les fera mar cher un peu plus vite. Si on agit autrement ; si on parle de réviser la Constitution, on est révolu tionnaire sans le savoir, ce qui constitue un grand danger. Pour se montrer des hommes politiques dignes de diriger les affaires d’une nation, il importe de ne pas se tromper d’heure. Les montres qui avancent, marquent souvent avec leurs aiguilles des catastrophes irréparables. Aldert Rabou....

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

En savoir plus
Données de classification
  • dufaure
  • gambetta
  • de marcère
  • jacques
  • spuller
  • naquet
  • picot
  • teisserenc de bort
  • robespierre
  • teste
  • france
  • algérie
  • rueil
  • lyon
  • italie
  • paris
  • marseille
  • lorient
  • troie
  • saragosse
  • sénat
  • la république
  • parlement
  • banque de france
  • faits divers
  • république française
  • c. f.
  • grand central
  • suez
  • crédit lyonnais