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La France, 30 mars 1876

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La France
30 mars 1876


Extrait du journal

de considérer le présent avis comme en ! tenant lieu. I — 4 COURRIER DE VERSAILLES j Cliiimbi’e de# Député# Mercredi, 29 mars. La séance a présenté plus d’intérêt au- i jourd’hui; il s’agissait toujours de vérifi cation de pouvoirs, car nous ne sortirons pas avant dix jours de ce sujet; mais le député dont l’élection était contestée, M. Corentin-Guyho, s’est défendu avec une vigueur, une habileté qui a fait oublier que, dix fois déjà, l’on avait entendu les mêmes histoires de gendarmes, de pochards et de bulletins de vote. L’élude Quimperlé était accusé d’avoirdistribuéde l’argent à ses électeurs; il a prouvé que c’était là une imputation calomnieuse; aux signatures d’électeurs qui lui étaient opposées, il a riposté en montrant d’autres signatures plus nombreuses. Passant bien tôt de la défensive à l’offensive, il a établi que ses adversaires étaient loin d’être à l’abri de tout reproche et qu’ils avaient acheté, sinon des suffrages, au moins des protestations. Le talent incontestable de M. CorentinGuyho, qui appartient à la gauche, a fait valider son élection, et cependant, en re gardant de près,on trouve qu’à Quimperlé, comme clans la circonscription de M. Gavini, comme dans celle de M. Haentjens, les circulaires et les affiches diffamatoires ont joué un rôle considérable. Peut-être eût-il été sage, dans des causes assez iden tiques quant au fond, de rendre un ver dict semblable. Mais M. Corentin-Guyho a passé sous silence le fait de l’affiche, et lorsque le moment du vote est arrivé, l’in cident était à demi oublié. A la suite de cette élection, le débat s’est engagé sur la validation des opérations électorales à Carpentras. Comme M. Co rentin-Guyho, l’élu, M. Poujade, appar tient à la gauche. Aucun grief n’est articulé contre lui : les diverses catégories bien connues ne peuvent être ici citées : pas de pression administrative, pas d’ingérence du clergé, pas de charité électorale. Mais, d’après quelques membres de la droite, l’addition a été mal faite. On a compté, en effet, à l’actif de M. Poujade, 51 bulletins sur lesquels était inscrit, en caractères différents, en même temps que son nom, celui de son concurrent. Il faut ajouter que le maire qui proteste seul s’est empressé de faire disparaître la pièce de conviction ; ce n’est que lorsque les bulletins ont été brûlés, qu’il a songé à faire naître ce conflit. Les quatre membres du bureau et les trois assesseurs répliquent que le nom du concurrent de M. Poujade était biffé sur ces bulletins; ils ajoutent que, si le fait reproché s’est produit, il a du moins une explication toute naturelle. Le con current avait fait composer son nom de telle sorte qu’il était impossible de ne pas distinguer ses imprimés. Afin de ne pas se compromettre, quel- : ques électeurs ont déposé le bulletin con- | nu, mais en modifiant sa signification. L’Assemblée a validé l’élection: mais de 1 nombreuses protestations se sont fait en tendre à droite : « Nous ne voterons pas, » ont crié quelques impérialistes. Devant cette manifestation, le président a du rappeler que le règlement interdit et punit sévèrement toute tentative ayant pour objet de faire naître l’abstention col lective. Ces manifestations sont inutiles et ma ladroites ; il reste encore des élections con testées à valider, et, à coup sur, les inter pellations violentes, les protestations bruyantes servent peu la cause de ceux qui attendent le verdict. Qu’importe I nous dira-t-on. Pardon, il importe beaucoup : et tel qui nous fera cette réponse, qui se distingue aujourd'hui par son ardeur, était infini ment plus calme, et ne se signalait que par son empressement à retenir ses amis, alors qu’il n’était pas validé. A la fin de la séance, M. Jules Ferry et plusieurs de ses collègues ont déposé une proposition relative à la nomination des maires et des adjoints. M. Bethmont a pris la parole pour dé clarer que la gauche ne réclamait pas l’ur gence. Il est visible que Ton veut laisser au...

À propos

Lancée en 1862, La France était un quotidien suivant une ligne éditoriale à la fois libérale et favorable au Second Empire. Durant la Commune de Paris, le quotidien publia également une édition départementale imprimée à Tours. En 1874, Émile de Girardin, fondateur de La Presse et grand entrepreneur médiatique également proche d’Adolphe Thiers et de Gambetta, rachète le journal. Sur quatre pages, on y écrit de longs articles, en plusieurs parties, qui s’étendent parfois même sur plusieurs jours.

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