Extrait du journal

Je ne crois pas en effet qu'il faille attribuer l'héroïque départ de M. de Villebois-Mareull à la seule passion de la justice au seul amour de la liberté d un petit peuple, ni à la haine d 'un français « vieille France » pour l'Angleterre. Je vois dans ce colonel retraité sur sa demande, dégoûté du métier, plein de mépris pour les grands chefs, et qui s *cmbarque aux premiers bruits d'une guerre, un de ces individus nés pour l 'actiori, pour l'Aventure.pour le péril et la gloire réunis, auxquels notre Europe bourgeoise, quoique militariste, offre si peu d'occasion de se déployer. M. de Villehois-Mareuil m'apparait un peu comme un Morès, un Mores soldat, respirant mol dans l'étroite patrie, puisqu'il n'y pouvait exercer son besoin d agir avec éclat, ayant quitté l'armée parce qu'elle est condamnée — heureusement, bien ; entendu,— à préparer sans cesse une ' revanche de moins en moins probable, parce que, formidable, elle doit cependant rester pacifique et borner l'ambition des énergies exceptionnelles qui s 'y peuvent rencontrer au souci d'un lent avancement de fonctionnaires galonnés. Et la même inquiétude, le même bouillonnement de rêve inutile, qui le dégoûta d'un « métier des armes » aussi bureaucratique, est ce qui explique surtout qu 'il ait repris l'épéc pour s'offrir en chevalier à la cause des Boers,...