Extrait du journal

par conséquent, contre la sécurité française. La nation sait qu’on lui tendit un piège en feignant d’exalter ses vertus naturelles. Elle sait qu’on l’exhortait à être « forte, libre et heureuse » pour plus facilement la soumettre à des ambitions étrangè res, pour lui faire servir des intérêts qui ne sont aucunement les siens. Elle sait en somme qu’une certaine propagande révolutionnaire a failli l’obliger à accepter la guerre. Le péril que nous avons couru ne serait conjuré que pour une courte période, si nous ne nous en mettions pas définitivement à l’abri en chan geant de conduite politique. Les Français veulent pouvoir travailler à la renaissance de la France, et ils ne permettront plus que de mauvais citoyens s’y opposent sous l’impul sion de gens qui ne sont même pas de chez nous. Ils veulent que soient réduits à l’impuissance tous les conspirateurs contre l’ordre public qui exécutent librement, sur notre territoire, les consignes qu’ils reçoi vent d’ailleurs. Ils veulent savoir, par exemple, d'où viennent les « or dres de grève », quand les grèves se déclarent, et qui se substitue, par fois, dans les syndicats ouvriers, aux délégués que les ouvriers ont choi sis. Ils veulent savoir d’où viennent les consignes séditieuses et découvrir les canaux par lesquels ces consignes se transmettent. Qu’on veuille bien croire que. ce disant, nous ne faisons pas du mélodrame, et le gouverne ment, renseigné par ses services pré posés à la sécurité publique, en sait là-dessus plus que nous. Eh bien ! les gouvernements, depuis plusieurs années, n’osent ni rien révéler de ce qu'ils savent, ni sévir. La politique gouvernementale, depuis trop long temps, a consisté à fermer les yeux sur les complots qu'on découvrait. Il ne fallait pas, disait-on, rompre l’u nité factice des partis qui s’étaient rassemblés. Cet aveuglement volon taire a mené le payx à l’extrémité que l’on sait. C’en est fini ; il faut que c'en soit fini; et le gouvernement doit le dire, et indiquer par quels moyens il est résolu à réparer le mal causé à la France par la révolution antifrançaise....