Extrait du journal

Paroles de sagesse et de paix Pour nous, il ne s’agit pas de substituer des amitiés nouvelles à des amitiés anciennes. Dans l’intérêt de la paix, nous voulons ajouter à ces amitiés anciennes et éprouvées l’appui d’amitiés renou velées ou d’amitiés nouvelles. Je pensais que la paix n’est pas une conquête défi nitive, mais qu’elle doit être défendue chaque jour, je suis, certes, sensible aux manifestations de la joie popu laire, mais, comme chef de gouvernement, je ne dois pen ser qu’à l’avenir du pays. La paix sauvée ne saurait être le signal de l’abandon. Elle doit marquer au contraire un nouveau sursaut des énergies de la Nation. Je le dis avec toute la force de conviction dont je suis capable : Si le Pays devait s’abandonner et si le maintien de la paix n’était pour lui qu’une raison d’in souciance, nous irions avec rapidité à des lendemains re doutables. Je ne saurai pour ma part accepter de condui re la France vers ces lendemains. Le bien le plus pré cieux, celui qui permet toutes les espérances, nous a été conservé : Nous avons la paix. Sachons la garder et sa chons l’établir sur des bases inébranlables. Il faut maintenant que tous les français, qui tous veulent le salut de la France, se considèrent en état de mobilisation permanente peur le service de la paix et de la Patrie. Nous ne maintiendrons la paix que si nous élabo rons enfin les bases d’un règlement général, que si nous organisons sur des principes nouveaux l’Europe et le monde et que si, après avoir évité la guerre au centre de l’Europe, nous la faisons reculer partout où elle est encoreccre déchaînée. Nous ne maintiendrons la paix que si nous consolidons l’union des cœurs et des esprits que viennent de rapprocher les angoisses communes. Tout ce qui excite la haine, tout ce qui oppose les français à d’autres français ne peut plus être considéré que comme une trahison. Il faut à ce pays une transformation morale. Son unité s’est refaite pendant quelques jours autour des forces mobilisées. Ne la laissons pas s’émietter dans de vaines querelles. (Extraits de la déclaration de M . Daladier à la Chambre)....