Extrait du journal

Nous avons annoncé hier en dernière heure, l'arrestation de M. Caillaux, ancien président du Conseil. C’est hier matin lundi que M. Caillaux a été arrêté, à son domicile, rue Alphonse-deNetiville par M. le commissaire de police Priolet, le même qui avait perquisitionné chez lui ré cemment. M. Caillaux était encore au lit lorsque les magistrats se présentèrent chez lui. L’ancien président du conseil eut un sursaut, protesta quel que peu, puis après avoir pris congé des siens, il suivit les représentants de la loi. M. Caillaux monta dans une auto et le départ se fit sans encombre. Il n’y eut aucne manifestation. Apres l'interrogatoire d’usage, M. Caillaux fut écroué à la prison de la Santé. Voici la note officielle qui a été communi quée : « Ce matin, à neuf heures, M. Priolet, com missaire du camp retranché, s’est présenté chez M Caillaux qu’il a trouvé occupé à sa toilette. Il lui a notifié son mandat d’amener et M. Caillaux sans faire aucune objection, a seulement demandé d’achever sa toilette. Il s’est ensuite remis aux mains du magistrat qui 1 a conduit en automobile au quai des Orfèvres. Apres Inter rogatoire d’identité, M. Caillaux a été écroue a la Santé. » Mme Caillaux assistait à l’arrestation de son mari ». Un document grave Les raisons qui ont décidé le gouvernement à cette arrestation ne sont pas entièrement con nues à l’heure où nous écrivons. Cependant la grave décision qu’il a prise ne l’a certainement pas etc à la légère. Ce n’est pas sur des griefs qu’on a dû procéder à l’arrestation de M. Caillaux. Si nous sommes bien informés, en effet, les commissions roga toires données pour la recherche des documents de justice en Italie ne sont pas encore rentrés...