Extrait du journal

au delà de la barrière des Alpes ; au moment où Dieu, Seigneur de l’univers, de qui dépen dent les Empires et qui, seul, dresse ou remverse les trônes et rend vains les projets des peuples, tourne ses regards ici-bas pour voir s’il ne se trouve pas un homme qui médite sur tant de ruines et s’en attriste, prêt à tendre la main à la justice qui appelle la paix... » Ces paroles, prononcées à Voccasion des fêtes de Sainte Catherine de Sienne et de Saint François d'Assise, sont encore complétées par ce passage de l'homélie de la canonisation des Saintes Gemma Galgani et Euphrasie Pel letier : « Combien notre époque est éloignée de la vie resplendissante de sainteté de ces deux vierges ! 11 y a tant d’hommes aujourd’hui qui cherchent, non pas les joies éternelles, mais celles terrestres, et tant d’hommes qui ne se soucient pas de racheter leurs fautes par la pénitence et de purifier Jeur cœur, et qui cherchent avec une ardeur croissante à sa tisfaire leurs passions déréglées et leurs dé sirs coupables, dans esquels ils s’enlisent, souvent oublieux de leur patrie éternelle. Par convoitise immodérée de grandeur hu maine et d’accroissement de puissance et par le rejet de la loi de Dieu qui s’ensuit, on aveugle les esprits, si bien que, dans les rap ports sociaux, on méprise les raisons de la vérité et les règles de la charité, on brise les liens qui unissent les peuples entre eux, on renverse les barrières de la justice. La conséquence de tout cela, vous le savez, est la guerre, qui, depuis huit mois, fait cou ler le sang iraternel entre des hommes qui Nous sont très chers, la guerre qui a déjà détruit d’immenses richesses, qui a mis à feu et à sang tant de régions. De nombreux citoyens forcés à l’exil pleurent pour leur patrie lointaine, des enfants innocents ont perdu leurs parents, des pères et des mères versent des larmes sur leurs enfants ravis par la mort. » Et celles-ci, non moins émouvantes, pro noncées à l'occasion de la béatification de la Vénérable Philippine Duchesne : « Le monde actuel menace de périr dans la violence parce que trop d’hommes n’ont pas de cœur : ce reproche adressé par saint Paul au paganisme antique, on peut le retourner aux néo-païens, adorateurs de l’or, du plaisir et de l’orgueil. Le cœur, c’est le courage et la force, oui, mis au service du droit et de la jus tice. Le cœur, c’cst aussi la pitié envers les faibles, la tendresse qui se penche vers la douleur, le pardon qui surpasse l’offense. Le cœur s’insurge contre tout mal, mais con descend à tout bien. « Vous qui avez un cœur, ouvrez-lc donc tout grand aux grandes causes de Dieu, aux grandes misères des hommes. Consacrez-le à la prière. Peut-être ne pouvez-vous tou jours agir beaucoup, mais vous pouvez beau coup prier. » Et le Pape termine son homélie en donnant comme mot d'ordre la devise si chère à Sainte Madeleine Sophie Barrat et à sa bienheureuse disciple : « Courage et Confiance »....