Extrait du journal

MERCREDI. —- Combats dans le Nord, sur la Somme et l’Aisne ; belle résistance de notre armée du Nord. — Succès en Norvège, où Narvik a été prise par les Alliés JEUDI. — Nos troupes du Nord exécutent un mouvement audacieux pour garder la côte. — Durs combats aux monts de Flandre ; l’ennemi obtient quelques avantages au mont Cassel, sur l’Yser, mais les Anglais défendent leurs positions. — Combats favorables pour nous sur la Somme. En Norvège, après Narvik, nous avons pris Fagenres et Forneset. VENDREDI. — Autour de Dunkerque, com bats acharnés ; une partie importante de l’armée du général Prioux a franchi la ligne des monts, en vue d’établir la liaison avec le camp retranché de Dunkerque, efficacement défendu par les inon dations, la marine et l’aviation alliées. D’autres troupes du Nord ont pu être embarquées pour /Angleterre. Actions locales d’inlanterie sur la Somme et l’Aisne ; duels d’artillerie entre l’Aisne et la Meu se ; coup de main allemand repoussé entre la Meu se et la Moselle. SAMEDI. — Continuation des combats autour de Dunkerque ; la situation du camp retranché de cette ville s’est considérablement améliorée, les ravitaillements par avions parvenant toujours plus nombreux. De grandes unités de l’armce du général Prioux sont arrivées dans le camp et les effectifs en surnombre embarqués avec suc cès. — Activité de nos aviations sur la Meuse, la Moselle et le Rhin, au nord d’Abbeville et d’Amiens. — Dans la vallée du Rhône, des appa reils ennemis ont été abattus. Trois torpilleurs allemands ont été coulés devant Dunkerque. — Un quartier d’une ville de la Mar ne a été anéanti par les bombardiers ennemis. — La citadelle de Calais est toujours ravitaillée par la R. A. F. — Les Alliés nettoient l’est de Narvik, en Norvège. DIMANCHE. — Malgré les violents bombarde ments ennemis, les troupes alliées ont occupé la ligne du canal de la Bassée et de la Scarpe, la Lys, et la ceinture jalonnée par Gravelines, Cassel, Ypres, Nieuport et le camp retranché de Dun kerque, entouré d’inondations ; de grandes quan tités do troupes ont pu être embarquées après des contre-attaques où l’ennemi a subi des pertes con sidérables en hommes et en matériel. — Feux d’artillerie sur la Somme, l’Aisne et l’est, région de Rethcl. — A Calais, cerné depuis huit jours, un détachement anglais tient tête aux forces alle mandes. — La Royal Air Force a de nouveau bombardé les réservoirs à pétrole de Rotterdam qui sont détruits. — Le Mémorial canadien de Vimy a été détruit par les Allemands et le cime tière profané. LUNDI. — Les marines française et anglaise concourent toujours à la défense de Dunkerque et protègent les embarquements de troupes, qui s’effectuent avec rapidité. —- L’ennemi a prononcé une attaque contre nos avant-postes dans la ré gion de Saint-Avold, et resserré le contact à l’ouest de la Sarre. Des avions allemands ont survolé au début de l’après-midi Paris et la région proche, lançant plus de mille bombes et faisant 200 victimes ci viles, dont 45 morts. M. William Bullitt, ambassa deur des Etats-Unis, qui se trouvait dans son ca binet, a vu une bombe tomber à deux mètres de lui, sans éclater. Cette nuit, nos avions sont allés jeter 30 tonnes d’explosifs en Allemagne. — La R. A. F. a fait un raid sur l’Allemagne et endommagé les gares de Ilamm et do Osnabrück ; une colonne ennemie motorisée a été anéantie à Rheine ; 35 appareils ennemis ont été abattus. — Lors du raid de di manche, des avions ennemis ont laissé tomber des bombes sur les régions lyonnaise et marseillaise. MARDI. — Malgré de nouvelles et violentes attaques contre le camp retranché de Dunkerque, on peut considérer comme achevée l’évacuation des troupes franco anglaises arrivées dans ce camp ; le chiffre de 335.000 hommes est donné comme celui transporté par les navires français et anglais vers l’Angleterre. Les pertes des Alliés en navires et en hommes pendant ces journées héroïques sont peu importantes ; huit navires français et quelques anglais ont été détruits, mais leurs équipages ont été sauvés. Les derniers élé ments terrestres et maritimes de la défense de Dunkerque ont été embarqués et le port rendu inutilisable. Le bombardement aérien de Paris a fait 906 victimes, dont 254 morts. En représailles, les escat’ros alliées sont allées bombarder des objectifs militaires ennemis à Francfort, à Munich et dans la Ruhr. 17 avions ennemis ont été abattus autour de Paris. La région du Havre a été bombardée avec des projectiles explosifs. Quelques tentatives allemandes dens la Sarre ont été repoussées ; dans l’Oise, nos avions ont tiré sur des troupes ennemies. Zeebruge est maintenant bloqué par les Alliés, et, en Norvège, les troupes alliées continuent leur avance pour encercler l’ennemi....