Extrait du journal

La France donne des gages probablement im prudents — voire téméraires — de son attache ment à la paix, en devançant de cinq ans l’éva cuation de la Rhénanie occupée. Mais, « si tout le monde s'incline chez nous devant le fait pratique ment accompli », encore est-il convenable que 1 Allemagne satisfasse pleinement aux minimes obligations qui lui incombent dans le court délai qui nous sépare de la fin juin. On ne lui demande pas 1 impossible, mais on requiert d’elle de ne pas se dérober devant le possible. Un officier sapeur observait ces jours-ci qu’ « en temps de guerre, le problème serait vite résolu : en un tournemain, des équipes qualifiées auraient raisén de l’obstacle ». * ** C est ainsi qu’une série d’événements qui ont la valeur de symboles accompagnent •I étacuation de la Rhénanie. A ceux qui vanteront les heureux effets de l’évacuation sur la propagation de l’es prit de paix outre-Rhin, nous offrirons ces lignes de la Gazette de Francfort : * ^<,us les bons Européens, de leur côté, doivent souhaiter que ce dernier acte de l’occupation rhénane soit aussi le dernier acte de cette politi que rhénane séculaire de la France qui, croyant servir la sécurité, a été effectivement une politique d expansion et d’agression (!). Des milliers de Français ayant appartenu au personnel de l’occu pation, se sont pour la première fois rendu compte de leurs yeux que les Rhénans sont Allemands et veulent le rester. La perception de ce fait (!) constitue le premier degré vers une paix durable et une nouvelle Europe. * Malheureusement, l’acte de libération a été, ces jours derniers, accompagné de manifestations hautement inamicales : nous faisons allusion à l’adjudication forcée des hangars aériens dont quelques-uns, tel celui de Griesheim, avaient réellement une grande valeur économique ; nous faisons allusion aux procédés brutaux employés, à la dernière h’euro, par là juridiction militaire française contre des accusés allemands. Le Mili tarisme français a prouvé par là qu’il ne comprend pas la générosité, qu’il ne sait pas faire contre mau vaise fortune bon cœur. » Toutefois, ces incidents, si fâcheux soient-ils, ne doivent pas nous cacher le sens historique de l’évacuation. La Rhénanie est libre, cette partie du sol allemand est en sûreté ; résultat obtenu par la politique allemande de la paix. »...