Extrait du journal
QUI LES DÉCIDERA ? QUI LES PAIERA ? L’enfant bien doué doit être pourvu des moyens de développer son intelligence. Tout le monde est d’accord sur ce principe, dit Y Action Catholi que de France. Mais par quels moyens ? Ici les méthodes dif fèrent. Première Méthode : l’Ecole unique C’est l’Etat qui décide en dehors de la famille, et c’est le contribuable qui paie : Système tyrannique, ruineux, absurde. L’Ecole unique consiste dans un projet d’après lequel tous les enfants jugés aptes seraient seuls admis à continuer leurs études, ce aux frais de l’Etat, c’est-à-dire du contribuable déjà très im posé. Ce projet qui, de prime abord, parait très allé chant, comporte plusieurs points noirs qu’il im porte de bien mettre en évidence. 1° L’aptitude de l’enfant serait reconnue par un examen, passé vers douze ou treize ans. Or, l’expérience prouve que pas mal d’enfants, sur tout à la campagne, se développent bien plus tard, et l’intelligence de beaucoup d’autres, qui donnait des espérances, s’ankylose au moment de la crois sance. L’examen risquerait donc d’orienter vers l’étude des enfants précoces qui s’étioleront vite, et d’ar rêter des enfants tardifs qui seraient devenus des hommes do haute valeur comme Claude Bernard, Pasteur, Clemenceau. D’autre part, le jury d’exa men serait-il bien impartial ? 2° Le projet aurait le grave inconvénient de diviser le pays en deux camps : celui des intelli gents et celui des ineptes, et de semer entre eux la division et la haine. 3° L’enfant jugé intelligent serait entièrement élevé aux frais de l’Etat. De ce fait, la famille pratiquement perdrait tout droit sur lui, puisqu’il ne lui devrait rien. La famille, en effet, ne serait consultée ni sur le choix de ses études, ni sur l’orientation de sa carrière. Ce serait la main mise de l’Etat sur l’enfant, sur son intelligence et sa formation morale. Les droits naturels de la famille seraient violés : l’entant lui appartient avant d’appartenir à l’Etat. Quant aux répercussions financières, si l’on envisage, avec la gratuité des études, celle de la pension, puis l’indemnité aux familles pour perte do salaire de leurs enfants, elles seraient- trée-re- • doutables. 4° L’enfant serait instruit dans les seules écoles de l’Etat, ce qui serait une violation du droit des parents, car, dans une République soucieuse de liberté, la famille devrait avoir le droit do confier ses enfants aux écoles de son choix, collèges libres" ou collèges de l’Etat. 5° D’après le projet, l’enfant du riche, s’il est apte, serait, lui aussi, élevé aux frais du contri buable ; et nous verrions celte chose banale qu’en pleine démocratie, l’ouvrier et le cultivateur se raient obligés de payer pour l’enfant du riche, fût-il multimillionnaire. *** Deuxième méthode : les Bourses d’enseignement C’est la famille qui décide, après un concours, et ce sont les dons ot legs volontaires qui paient, et le budget qui complète. Système favorable à la liberté, aux intérêts de la famille et au bien du pays. A la méthode de l’Ecole unique, la Fédération Nationale Caholiquc en oppose une autre d’esprit plus large. Elle demande la création sous le contrôle de l’Etat, mais indépendant de lui, d’un Office Na tional des Bourses, qui serait alimenté en grande partie par des dons et legs volontaires, et complété par le budget. Pour bénéficier d’une bourse, l’enfant pauvre subirait un examen que lui feraient passer des hommes compétents et inconnus de la région, afin d’éviter les recommandations et le favoritisme politique. La famille aurait toute latitude pour diriger l’enfant vers une carrière de son goût et en rapport avec ses aptitudes. L’enfant du riche, cela va de soi, n’aurait pas droit à une bourse de l’Office national ; il serait instruit aux frais de sa famille. Enfin, la famille de l’enfant pauvre pourrait choisir, à sa conve nance, soit le collège de l’Etat, soit le collège libre. Le système do la Fédération Catholique offre l’avantage de garantir les droits de la famille, d’échapper aux influences politiques, de respecter la liberté de conscience, et il n’a pas l’odieux de faire instruire les enfants riches aux frais de tout le monde. « Je Sers .»...
À propos
Lancé en 1878, La Gazette de Château-Gontier fut un bihebdomadaire, puis un hebdomadaire local. Collaborationniste pendant l’occupation, il est interdit en 1944.
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