Extrait du journal
»Eo E E K Depuis un mois, les journaux nationaux g,'missent sur les mauvaises élections qui, de plus en plus, favorisent les candidats de gauche et même d’extrême-gauche. Nos lecteurs savent ce que nous pensons des élections en général, au point de vue po litique. Les meilleures ne valent rien, car il est impossible que l’électeur, pris dans la masse, connaisse adéquatement les besoins de la nation et sache quelles qualités requiert un homme pour être choisi comme législa teur. , . 11 est très rare que les hommes supérieurs soient populaires. L’histoire de notre pays démontre que très souvent les grands^ sa vants, les bienfaiteurs de l’humanité, n ont été connus et appréciés qu’après leur mort Ce sont surtout ceux qui flattent le peuple, qui savent lui faire des promesses aussi nom breuses que variées, promesses souvent chi mériques, promesses qu’on n’a ni l’intention ni la possibilité de tenir, mais promesses quand même. Ce sont donc ceux-là qui ont le plus de chances d’être élus. Le battage électoral est chose trop con nue, et ses résultats sont là pour le malheur de la France. Les électeurs ne connaissent rien à la politique et les candidats sont la plupart du temps aussi ignorants qu’eux. Comment peut-il sortir de là quelque chose de bon ? Faut-il se désintéresser des élections ? Loin de nous cette idée... L’homme de devoir, le citoyen honnête, sous peine de faute grave contre la patrie, est tenu de se servir de son bulletin de vote, et, s’il a quelque influence, il doit la mettre au service do Ses concitoyens. Le devoir du journaliste est d’instruire ses lecteurs en leur montrant où est le bien, où est le mal. Même devant les défaites les plus éclatantes de ses idées, môme devant le triomphe du mal, il n’a pas le droit de désespérer. Avec patience, il doit éclairer Ceux qui le lisent; il lui faut répéter, rabâ cher cent fois, si vous voulez, les mêmes choses, jusqu’à ce que la vérité triomphe. Et elle triomphe toujours, quelquefois, mal heureusement, après que les pires cataclysmes ont ravagé le pays. Si seulement on connaissait l’histoire I Que de fautes politiques seraient évitées 1 * ** Sachant précisément que l’histoire pour rait rectifier les jugements et éclairer l’opi nion, des hommes ont eu la canaillerie de s’attaquer à l’histoire pour la fausser. Les uns nient les faits les plus certains ; d’autres les déforment à plaisir ; pour plu sieurs primaires, l’histoire ne commence qu’à 1789, pour d’autres qu’à 1880. Certains même prétendent qu’il ne faut remonter qu’à l’époque où la lutte des classes sociales a vraiment commencé. Ces aveugles volon taires font un mal inouï par l’outrecuidance de leurs affirmations mensongères. Le peu ple ne lit pas les ouvrages sérieux où l’his toire est étudiée avec preuves et documents à l’appui, où une critique sévère ne laisse passer que ce qui est certain. Fustel de Cou langes et ses disciples ne sont que pour l’élite. Ceux qui veulent tromper le peuple lui cachent ces travaux et lui présentent seu lement leur histoire frelatée et menteuse. Aux malfaiteurs publics se joint la tourbe des romanciers de bas étage qui, dans leurs feuilletons, dans leurs ciné-romans, défor ment eux aussi, salissent et empoisonnent l’histoire vraie. Pauvre peuple 1 C’est toujours assez bon pour lui !... Les journaux de ces gens-là font chorus et aident puissamment à déformer l’opinion publique. Le résultat, on le connaît. Depuis quelques années, les élections sont de plus en plus mauvaises pour la France et pour la société. Ce n’est plus seulement dans quelques départements du Midi, c’est aussi dans notre Ouest que les socialistes gagnent des voix. La Dépêche de Toulouse et les feuilles de moindre importance qui marchent dans son sillage ont empoisonné le Midi par leurs cam pagnes antisociales, antipatriotiques, anti cléricales. Chez nous, d’autres journaux, sous prétexte de démocratie, ont fait de la démagogie et arrivent aux mêmes tristes résultats. Certes, le programme socialiste est formé de belles phrases et renferme de belles pro messes. Plus de souffrance ! Plus de malheureux I Plus de pauvres 1 Tous égaux 1 Quelle chimère !... Si on était sûr que les protagonistes du Socialisme fussent des gens bien convaincus 4« la vérité de leurs doctrines et de la réalité de leurs promesses, on dirait : Quels naïfs 1 Quels ignorants 1 ou quelquefois : Quels jo bards ! Mais la plupart, sinon tous, étant des ambitieux, des dévoyés, des mauvais ber gers, on peut leur dire qu’ils sont des criminels, de vrais bandits qui, sciemment, trompent ceux qui ont confiance en eux. Ici-bas, l’inégalité est en tout et partout. Le devoir des forts est d’aider les faibles, de les guider, de les secourir....
À propos
Lancé en 1878, La Gazette de Château-Gontier fut un bihebdomadaire, puis un hebdomadaire local. Collaborationniste pendant l’occupation, il est interdit en 1944.
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