Extrait du journal

Naturellement, les représentants de la Presse étaient nombreux à Rennes pour pou voir donner un compte-rendu de cette ma nifestation. Nous citerons quelques lignes de certains de ces journaux, surtout pour bien montrer l’importance de cette journée. Après un compte-rendu très sympathique, Candide déclare que le pont Saint-Georges de Rennes est un « pont de la Concorde », et il termine ainsi un entrefilet où il parle du commencement de lutte contre la garde mo bile : « Le Préfet d’Ille-et-Vilaine a télégraphié au Ministre de l’Intérieur : « Manifestation insigni fiante. Tout s’est passé dans l’ordre. » M. Albert Sarraut a-t-il précisé devant M. Gas ton Doumergue que « tout s'était passé dans l’or dre » parce que M. Henry Dorgères avait lancé comme un mot d’apaisement aux paysans bre tons. Dorsay, de Je suis Partout, qui assista à cette journée paysanne, fait en passant, dans son article sur la manifestation, cette re marque très judicieuse : « En observant la foule de Rennes, nous nous demandions si la tristesse de tous ces visages n’exprimait pas une désillusion. Ces chefs, dont nous venons de dire les noms, et d’autres encore, sont forts de leur probité, de leur désintéresse ment, de leur conviction. Ils savent parler. Ils sa vent agir. Alors, qui donc empêche ces foules et leurs meneurs de « réaliser » la révolte paysanne ? Ce qui les empêche, c’est ce sentiment que, dans < la plupart des cas, la violence no servirait pas la cause de la Terre de France, et qu’en dépit do leurs protestations, nos agriculteurs feraient figure de révolutionnaires. » * * *...