Extrait du journal

♦ ♦ \ POLITIQUE EXTÉRIEURE l • • ♦ ♦ M. Briand a adressé aux Chancelleries étrangères un véritable mémorandum qui a été diversement accueilli et non moins diversement commenté. Par exemple, à Londres, le Gouvernement de Sa Majesté ne montre pas beaucoup d’enthousias me pour la rédaction de ce cahier diplomatique. L’impression, dans d’autres milieux, est que pour réaliser le problème tel que le pose M. Briand, on éprouvera de grosses difficultés ; dans d’autres Chancelleries on incline à penser qu’on peut trou ver là un gage assez important de paix. L’idée de notre Ministre des Affaires étrangères n’est du reste pas nouvelle : il recommande une Union Fédérale Européenne, mais en dehors du Cartel proprement dit, la France accueille cette suggestion assez froidement et M. Blum lui-même, dans son Populaire, conseille la prudence à son ami Briand. Quant à l’Allemagne, il va sans dire que ce pro jet ne la séduit pas. En attendant la réalisation de cette chose mer veilleuse (?), nous retirons nos troupes de la Rhé nanie et, comme le dit Emile Buré, dans l’Ordre : « M. Briand, qui se croit le Christ, veut contenir les Allemands non par la crainte, mais par la suppli cation. » Evidemment nos hommes de gâche jubilent. Pour eux, c’est la solution qui s’impose : « Amis comme si on n'avait jamais connu de mauvais Jours 1 » Mais le pays de France, qui se souvient et qui •n’a pas confiance, se méfie. Jusqu’à Alfred Oulman, dans le Petit Bleu, qui «innonce que dans quarante jours, l’Allemagne aura gagné la guerre P Et qui, chez nous, pourra dire le contraire, quand nos petits soldats ne seront plus là pour veiller au salut de la patrie I...