Extrait du journal

housses qui date de Charles-Quint, et qu’on a tirées pour la solennité des trésors et musées royaux. Quelquesuns sont harnachés à l’oriental. Puis viennent les carrossses du roi. Il y en a treize à quatre et à six chevaux, et deux à huit chevaux avec lanternes aux quatre angles. Carrosse du comte de Paris, car rosse de la reine Christine, vide ce lui-là, carrosse des gentilshommes de la maison du roi, carrosse des majordomes de semaine, carrosse des Infantes sœurs du roi, carrosse du roi François d’Assise. Tous ces carrosses sont entourés de courriers et de cavaliers d’escorte aux riches uniformes. La princesse des Asturies est dans une grande voiture à panneaux do rés et à grandes glaces, à huit che vaux caparaçonnés et ornés de panaches, escortée des officiers de la maison. Le roi apparait enfin dans une immense voiture surmontée de la couronne royale, d’une splendeur inouïe et trainée par huit chevaux. Des généraux aux portières, des piqueurs, des courriers, c’est une féerie. Derrière le carrosse royal s’avance le gouverneur général de Madrid et son état-major, et la marche est fermée par une nombreuse escorte de troupes. Tout ce cortège s’avance majes tueusement, au pas, entre deux haies de- soldats. On ne crie pas ; aucun vivat. On se découvre avec respect. L’allégresse est générale, mais l’enthousiasme ne revêt point ces formes bruyantes auxquelles étaient habituées jadis nos oreilles françaises. De distance en distance, des corps de musique espacés jouent l’hymne...