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La Gazette, 7 novembre 1907

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La Gazette
7 novembre 1907


Extrait du journal

Depuis sa réconciliation avec les Col lectivistes et sa brouille avec les Libé raux du Groupe Cochin, Briand parle franchement des mesures qu’il compte prendre pour extirper, des Collèges et des Ecoles publiques, la Lèpre dévorante de la Morale Chrétienne. Briand passe agréablement, à la grande satisfaction des* Francs-Maçons, du Vol des Biens du Catholique, à l’impôt sur les « Romains » qui persisteront à vou loir élever leurs enfants dans la Foi Ca tholique. Briand a fait son Enquête. C’est après avoir eu la preuve que l’Instruc tion Chrétienne était encore donnée, sous une forme ou sous une autre, à l’inté rieur ou à l’extérieur de l’Etablissement scolaire, qu’il a promis aux Camarades d’agir, de mettre fin à ce scandale. Chacun lui a porté ses Fiches : M Lenoir. — J’ai une question à poser &M. le ministre. Il y a huit jours environ, je recevais la visite du correspondant d’un élève du lycée de Reims. Ce correspondant se plaignait à moi de ce que les études fussent, le matin et le soir, ouvertes et fermées par des prières dites à haute voix par un des élèves présents. Je ne doute pas qu’il s’agisse do prières romaines. (Mouvements divers.) Que font, pendant ces prières, les enfants qui appartiennent aux autres religions ou ceux dont les familles veulent que leurs enfants ne reçoivent aucune instruction religieuse? Le proviseur du lycée de Reims, que i ai vu à ce sujet, m’a dit qu’il était obligé d’observer une circulaire de Paul Rert. Je regrette alors que, dans les lycées de jeunes filles, les élèves ne sont plus astreintes à ces prières, que ces mauvaises coutumes se soient perpétuées dans les lycées do garçons. (Applaudissements à l’extrème gauche. — Bruit a droite.) Je demande instamment à M. le ministre de rendre l'enseignement secondaire complètement laïque, de le débarrasser des prières et des vieilles pratiques cléricales, et de faire respecter enfin en France la laïtUté comme elle doit l'être (Ap plaudissements à l'extrême gauche.) ! Briand jette un regard du côté des Unifiés, et semble supplier qu’on ne se montre pas trop sévère pour lui, car il est tout dévoué à l’A-Religion : il n’a pas reçu encore toutes les Fiches du G.*. CL*. : M. le ministre. — Messieurs, j’ignore si dans certains lycées on fait la prière en com mun. M. Lenoir. — Je l’affirme 1 M. le ministre. — Je me renseignerai sur le fait signalé par l’honorable M. Lenoir et je donnerai des instructions pour qu'il soit autre ment procédé. La question qui se pose est celle de savoir comment peut être donné, à l’intérieur des établissements, l’enseignement religieux à ceux des élèves auxquels les parents veulent que cet enseignement soit donné. A l'extrême gauche. — Que les enfants re çoivent cet enseignement ailleurs ! M. Basly. — Dans les écoles communales, l'enseignement religieux est interdit et ce sont les enfants des ouvriers qui les fréquentent. M. le ministre. — ...En grande majorité, les Conseils d’administration des lycées, con sultés, ont déclaré qu’il valait mieux donner l’enseignement religieux à l’intérieur de l’éta blissement. La majorité a conclu dans le sens de l’enseignement donné par un ecclésiastique qui serait payé selon le nombre d’heures qu’il consacrerait à cet enseignement ; et c’est ce système que nous avons préconisé. A l'extrême gauche. — Et qui serait payé par les parents 1 L’extrême-gauche a soulevé là le point important. Le G.*. 0.*. exige la création d’un fort impôt intligé aux Catholiques qui oseront encore exiger que,dans une République Athée, leurs enfants appren nent les Commandements de Dieu et de l’Eglise, au lieu des Commandements des 104 Dévaliseurs du Panama, et des Soleillands qui professent la MoraleIndépendante issue des Principes de la Révolution. Créer un Impôt spécial, frappant les seuls Catholiques, c’est bien. Cependant, la Laïcité ne recevrait-elle pas une satisfaction plus complète en ne permettant pas qu’on infeste les Ecoles de l’Etat par la présence d’un Prêtre : M. Lenoir. — Eh bien ! puisque les aumô niers n’existent pas dans les lycées de jeunes filles, rien ne s’oppose à leur 'suppression dans les lycées de garçons. (Très bien 1 très bien. à l’extrême gauche). , , . , . Lorsque la directrice du lycée de jeunes filles de Reims a pris possession de ses fonc tions, les maîtresses a’études conduiraient les enfants à l’église. Eh bien, elle a d’elle-même, sans consulter ses chefs, dit à ces maîtresses d’études : Ce n’est pas là votre rôle. Et main tenant les jeunes filles sont conduites à 1 église, au temple, ou à ta synagogue par dos bonnes de l’établissement. , . . Et les parents ne s’en plaignent pas; le nombre des élèves du lycée progresse même tous les ans. C’est donc l'indice quà Reims et dans la région les familles seraient partisans de la suppression des aumôniers dans les lycées de garçons. Il est absolument urgent de supprimer dans les établissements secondaires de France toute pratique religieuse quelcon que. , (Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche). Briand est d’accord avec ceux qui veulent que l’on ne recule devant aucune mesure violente, pouvant favoriser l’ex...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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