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La Gazette du Languedoc, 4 septembre 1841

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La Gazette du Languedoc
4 septembre 1841


Extrait du journal

ses mesures acerbes ; il est persuadé que le cabinet des Tuileries ne lui est pas favorable, et il donne à ce cabinet des motifs qu’il désirait peut-être. Les hommes qui gouvernent l’Espagne ont perdu la raison, ou bien ils se laissent pousser dans une voie, que nous ne voulons pas qualifier, par une puissante nation rivale de la France. Tout cela va s'éclaircir ; on trouvera le fil de toutes ces intrigues.» La lettre suivante ne nous a été remise qu’aojonrd'hui ; e Malien, le 27 août 1841. Il se passe ici depuis quelque temps des événements inex plicables ; mes prévisions se sont réalisées. Nous sommes main tenant l’objet d’une surveillance oppressive, et le pavillon fran çais n’est plus respecté aux îles Baléares. Je vous ai annoncé il y a quelque temps l’arrivée de 5 ou 6,000 hommes pour préserver le port de Mahon d’une invasion de la part des Français, circonstance que l'Angleterre feignait de redouter. Ce renfort de garnison a occasionné parmi le peu ple un surcroît de misère et beaucoup de familles quittent un pays qui n’offre aucune ressource ; elles se rendent en Algérie, où elles sont attirées par leur sympathie pour la France et aussi à cause de la proximité de ces contrées. Ce n’csl pas tout ; les habitants de Mahon trouvaient un grand avantage à la présence dans le port de nombreux navires appartenant à diverses nations. Les bâtiments des Etats-Unis d’Amérique et de Hollande ne s’y montrent plus depuis quelque temps -, il ne restait que la corvette française la Victorieuse, en station, et les bâtiments à vapeur et à voile que le service de l’hôpital ins tallé à Vilot d’EI Rey appelait journellement dans le port ; notre établissement médical donnait lieu lui-mênte à une grande consommation de denrées dont le produit constituait un com merce qui alimentait un grand nombre de familles. L’évacuation imprévue de l'hôpital français a découragé les petits capitalis tes, qui ont cessé sur-le-champ d’employer leurs agents. Ceux ci, craignant la misère, se sont réfugiés en Algérie. L’établissement de notre hôpital fut autorisé par l’Espagne l’année dernière après beaucoup de pourparlers diplomatiques, parce qu’alors elle avait le plus grand intérêt à nous ménager et que l’Angleterre n’avait pu encore, malgré ses intrigues, dis soudre l’union des deux pays. Cette dernière puissance est enfin parvenue à son but, à force de montrer la France sous le jou le plus faux, et notamment en faisant croire à Espartcro que notre gouvernement ne pourrai; Uar.s aucun cas faire la guerre L’apparition de l’escadre aux ordres du vice-amiral llugon dont chacun connaît les allures pacifiques, fut, comme vous pouvez le penser, facilement exploitée, et l’armement des bat tories immédiatement ordonné. Puis est venue la fameuse de mande de 10,000 francs qui ont peut-être déjà été employés en frais d’estafette de Paris à Madrid et vice versa. Celte lettre se termine par des details sur l’affaire de la Vie torieuse en tout conformes à ceux que nous avons donnés hier D’après l’opioiou de notre correspondant, deux régiments français, appuyés par quelques vaisseaux, suffiraient pour sou mettre les lies Baléares à la France. Les français qui habitent Mahon sont indignés. » Le bateau à vapeur de l’état le Tarlare, parti ce matin pour Alger avec la correspondance, a été rappelé au mouillage par la vigie du cap Sepet. On a remis à ce bâtiment, qui n’a pas tardé à regagner le large, des dépêches pressées et que Von dit fort importantes -, nous ne savons si elles sont adressées au vice-amiral Uugon, qui se trouve aux îles d'Myères avec l’escadre, ou au commandant de la Victorieuse, à Mahon. On croit assez généralement que l’escadre llugon fera route...

À propos

La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".

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