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La Gazette du Languedoc, 20 avril 1851

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La Gazette du Languedoc
20 avril 1851


Extrait du journal

m:tthk ça-: e-.sstcs. Paris, 17 avril. Voici enfin un jkmi de calme peur quelques jours. L'Assemblée, pendant cette courte prorogation, nous laisse dans une situation d'expectative. Il est évident aujourd’hui que dans le vote du 11 avril, la majorité n’a pas voulu se donner même l'apparence d'un tort. On lui rend les ministres quelle a rejetés : il y a pré somption que h s ministres ont changé de système ; qu’ils ont abandonné les idées et les tendances qui avaient motive l’acte de défiance dirigé contre eux. Maintenant on les verra venir. Lest une partie qui re commence ; elle n’a rien de c mmtm avec la partie précédente. A la première faute le cabinet retrouvera devant lui la majorité qui, il y a trois mois, a réprimé ses imprudences. M. île Lmuseilhcs se trouve un peu dépaysé avec MM. Barochc, Léon Faucher, FoulJ et autres. On dit qu’il veut sc retirer, mais je n’en crois rien. Il est question dans le monde politique d’un:; grande mesure qui est bien selon le caractère aventureux et hardi de M. Léon Faucher. Pour mettre l’Assemblée en demeure et l'engager dans les voies de la révision que l’on prévoit devoir être refusée par plus d’un quart des voix, tous les conseils municipaux de France seraient convoqués. La question leur serait posée pour être* ré pondu par oui ou par non. Cette convocation sa ferait en vertu d’une loi demandée à la Législative. L’est ainsi que l’on exercerait une pression sur elle et qu’en cas de refus, peut-être on =e croirait autorisé à la dissoudre. ( >n donnerait à celte démarche la forme et la solennité d’une sorte d’appel au peuple devant lequel l’Assemblée noserait pas faire résistance. Il y a à ce plan plus d'une objection. Ainsi, par exemple, puurrait-en se prévaloir du refus de l'Assem blée de soumettre à des conseils administratifs une ques tion quelle est appelée à décider elle-même, savoir s'il y aura ou non révision ? La raison dit que c'est la Légis lative qu’il faut consulter avant tout. Elle répondra pro bablement : Oui, il y a lieu à révision; c’est le senti ment général ; mais le vœu de la majorité est que la Constitution ne soit révisée qu'à l’expiration des pouvoirs du président et de l’Assemblée actuelle. Pourquoi ensuite renfermer le vote des conseils mu nicipaux dans ce cercle de Popilius, d'une affirmation ou d une négation 2 Pourquoi borner ainsi l’intelligence et les vœux de 57,000 assemblées municipales? Si elles sont aptes à se prononcer, par oui ou par non, sur un point aussi important que celui de la révision, elles le sont également à exprimer comment elles la veulent et quel principe devra y présid t. Que signifierait ensuite le oui ou le non de 400.000 conseillers municipaux ? En quoi serait-il obligatoire pour une Assemblée élue par 8 millions d’électeurs 1 Mais une pareille résolution ne serait qu’un piège pareil à ceux qu’on a tendus à la nation à diverses époques. Si la majorité des assemblées communales répon dait oui, on dirait à l'Assemblée : Vous n’êtes plus rien ; la nation vous condamne ; allez-vous-en, et laites place à la Constituante. Si elle répondait non, on dirait : Vous le voyez 1 les représentants des communes veulent la République ; restons donc en République et mettons aux voix la rééligibilité. On sait bien que c’est la demande de la révision qui sortirait de la presque totalité des délibérations. Dans celte conviction, ce qu’on sc propose c’est de décider l’Assemblée, c’est même d’avoir un prétexte pour l’en gager à se dissoudre. L’appel à la nation est le moyen que l’on se réserve contre la législative. Que risque-t-on? Mourir pour mourir, autant vaut courir une chance dans laquelle on peut se sauver....

À propos

La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".

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