Extrait du journal

Toulouse9 £# Septembre, Nouvelle» de Bilrchberg. Nous lisons dans la Quotidienne : « M. le vicomte de Raulny veut bien nous communiquer l’extrait suivant d’une lettre qu’il a reçue de Kirchberg, le 7 : «Les nouvelles que je puis vous donner de M. le duc de e Bordeaux, sont des plus satisfaisantes. Dans quelques jours „ ont pourra enlever l’appareil et rendre à Monseigneur la li» berté de ses jambes. Les chirurgiens disent que la soudure est » déjà solide et qu’il n’y a plus la moindre inquiétude à avoir.» En même temps, M. le vicomte Edouard Walth, arrivé au jourd'hui d’Allemagne à Paris, nous écrit qu’il a vu dans son voyage des lettres de Kirchberg, le 8, qui n’indiquaient ni ne laissaient craindre le moidre accident. Les feuilles ministérielles du soir, enfin, gardent le silence. Deux journaux dynastiques, cependant, publiaient ce malin deux nouvelles versions. Quand nous serons à dix, nous ferons une croix. L’un, 1 e Siècle, parlait d’une fièvre typhoïde, à laquelle M. le duc de Bordeaux aurait succombé ; l’autre, le Courrier Fran çais, n’allait pas jusqu’à la mort ; il disait qu'après avoir défait l’appareil qui contenait le membre fracturé, « on a découvert » les traces d’un abcès dont le caractère a vivement alarme les b hommes de l'art. » Quelles sont les dates de ces deux nou velles qui se contrarient pour le moins ? Ni le Siècle, ni le Courrier Français ne nous les font connaître. Or, il faut se rappeler que le !), à huit heures du soir, le docteur Wattmann ignorait et cette lièvre typhoïde, qui aurait emporté le prince le II, et la levée de l’appareil, qui, certes, n’aurait pas eu lieu sans lui, et l’abcès dont on n’aurait pas manque de lui signaler la découverte. Les tueurs de M. le duc de Bordeaux ont une activité et uni fécondité d’imagination vraiment merveilleuse. Us l’ont fait mourir d’une attaque d'apoplexie, d'abord, puis du tétanos, de convulsions nerveuses, de la fièvre typhoïde ; et enfin ils le me nacenl d’un abcès ! Est-re qu’ils ne s’apercevront pas que l'odieux s’empreint ici de ridicule? Us justifient admirablement cet axiome de morale : que les grandes passions ne raisonnent pas. Restent au milieu de toutes les fables dont on nous rebat les oreilles depuis trois jours, les assurances si unanimes, si for melles de toutes les correspondances et cette parole si positive du docteur Wattmann : monseigneur est parfaitement bien. » — M. le vicomte Edouard Walsh, arrivé aujourd’hui même à Paris, nous a confirmé les détails contenus dans la lettre dont nous avons parlé hier. Les journaux d’Allemagne donnent des nouvelles de Vienne du 10 qui ne parlent en aucune façon de Kirchberg; ainsi s’évanouissent tous les faux bruits, toutes les alarmes....