Extrait du journal

encore moins sommes-nous cosaques ; la pa trie, grâce au ciel, peut compter sur les bras de tous ses enfants sans exception ; mais nous n’aurons pas la faiblesse de déguiser ou de pal lier des dangers dont le pressentiment est dans la conscience de tout lu monde et qui vont peut-être se révéler prochainement avec éclat. Après deux ans d’agitation , de désordres et de luttes , l'Europe monarchique , un moment ébranlée et menaçant ruine , s’est reconstituée et raffermie. Cette réaction s’est faite partout avec le concours de l'élément militaire. .Mais cet élément est peuple dans sa masse , et, comme nous l'avons dit, l’horreur et le mépris des po pulations pour les démocraties insensées et cri minelles qui ont apparu un moment comme des signes funestes , ont secondé l’effort des ar mées. Il faut dire aussi que , de ces grandes agita tions et de ces révolutions , est sorti , pour l’Europe civilisée , le bienfait des institutions représentatives. Les monarchies représentatives des temps anciens se reconstituent partout , tandis que les démocraties révolutionnaires et socialistes sont en pleine déroute sur tous les points. La France seule reste en désaccord avec le mouvement général européen. La voilà au cœur de l'Italie avec le drapeau de la Républi que démocratique , et ce drapeau à lui seul, est une propagande ? La France agit dans son droit et dans son indépendance , dira-t-on ! cela est vrai ; mais il y a une maxime d’étal , un droit général selon lesquels aucune nation ne p ut nuire au repos et à la sûreté des au tres. C'est en vertu de ce principe que 300 mille russes forment une grande ligue d’observation, depuis Varsovie jusques au Danube ; que les armées autrichiennes sont échelonnées depuis les frontières de la Suisse jusqu’à Bologne , et que toutes les puissances importantes de l'Eu rope semblent tenir dt s contingents prêts pour quelque grande éventualité. Selon nos prévisions, la Franco ne sera me nacée et attaquée qu'autant que son occupa tion dans l'Italie centrale prendra un sens ré volutionnaire trop prononcé. L'expérience faite de 1703 à 1812 ; lient en échec les puissances étrangères. E les ne voudront pas recommencer une lutte do vingt ans. Sauf l’hypothèse que nous venons d’établir, ou laissera la Révolu tion française se consumer elle-même, ou cuire dans son jus, comme disait un fameux diplo mate autrichien. Mais n’est-ce pas une situation déplorable que d être isolés et cernés en Europe comme des pestiférés ; de ne plus compter dans la politique générale, et d’être mis hors de con cours et de concert ? Entretenir sous les ar...