Extrait du journal
oublier le passé , et que le mari de cette douce créa ture ne pouvait plus être cet Henri que j’avais connu et que je craignais tant de revoir. Lorsque nous entrâmes dans le salon, Henri était auprès de sa sieur. Mistress Middleton se leva avec empressement, vint au-devant d’Alice , et l’em brassant avec beaucoup d’affection, elle la conduisit sur une chaise longue, à l’extrémité de la chambre. Elle engagea aussitôt la conversation, de ce ton aisé, gracieux, encourageant, qui lui était naturel. Henri fit un pas vers elles, puis se retourna au même ins tant vers moi, et, me tendant la main, me dit à voix basse : « Vous avez montré beaucoup de bonté pour elle, et, vraiment, vous le deviez.» Je lui donnai ma main, et, serrant la sienne à mon tour, je répondis sur le même ton :« Qui, dans le monde, pourrait la traiter autrement qu’avec bonté ? « Pauvre Alice ! dit-il; et il passa la main sur son front, comme s’il y ressentait de la douleur. Il était pôle et avait beaucoup maigri depuis que je ne l’avais vu ; il m’attira , par une question insi gnifiante, vers la fenêtre la plus éloignée. Après un moment de silence, il me dit, en jetant un coup-d’œil sur Alice : « Prenez garde a ce que vous ferez d’elle, car elle vit au milieu d’un rêve, et si vous lui laissez une fois entrevoir la vie telle qu'elle est, — telle qu’elle aurait dù être pour elle , — alors elle s’éveillera, et son cœur so brisera , si elle en a un , ou si elle n’en a pas , elle brisera le cœur d’un autre.» J’eus de la peine à me rendre assez, maîtresse de mai pour parler ; mais , appuyant ma tête contre le carreau de la fenêtre, je lui dis, sans le regarder et en baissant la voix : » Sûrement, H inri, vous vous efforcez do la rendre heureuse ? — Vous devez avoir do l'affection pour elle ? — Assez pour souhaiter que je n'eusse jamais levé...
À propos
La Gazette du Languedoc fut une feuille monarchiste légitimiste publiée à Toulouse et distribuée dans ses environs entre 1831 et 1857. Plusieurs fois poursuivie par la Monarchie de Juillet et par le Second Empire, La Gazette du Languedoc servait de plateforme pour l’opinion légitimiste dans la région. Ses bureaux faisaient office de véritable siège pour les partis politiques issus du mouvement, inquiétés par les soutiens de la duchesse de Berry, notamment après son expédition manquée de 1832 et sa tentative de se déclarer régente au nom de son fils "Henri V".
En savoir plus Données de classification - bossuet
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