Extrait du journal

pouvoir le persuader que, dans un fait où il n’y avait point de crime, il eût pu y avoir uu tel soin de le cacher. Quand je parcourais toutes ces pensées, lors que j’entrevoyais les souffrances sans nom d’un pa reil moment, le cri de mon cœur était encore.-» Non, jamais, jamais je ne serai sa femme ! jamais non plus je ne lui révélerai io secret qui le forait se dé tourner do moi avec horreur. » Nous devions partir pour Londres le matin sui vant. Le soir , avant de nous séparer , Edward me suivit dans le salon de musique, où je mettais de côté quelques livres afin do les emporter pour le voyage. Il demeura près de moi en silence pendant quelques instants, puis il dit:» Ellen, jo crois qu’a vant de nous séparer, quoique ce soit pour pou de temps , il serait à propos de nous entendre l’un et l'autre. Il y a longtemps que je vous suis attaché • j’avais renoncé à vous , et j’avais quitté l’Angleterre’ croyant que vous aviez donné votre cœur à Henri.’ J’essayai vainement do vous oublier. Maintenant , Ellen , y a-t-il pour moi quelque espérance? vou lez-vous être pour moi ce que vous seule pouvez être, —le bien auquel j’attacherais plus de prix qu’à tous les autres biens de ce monde ?—voulez-Vous être ma femme? » Jo le regardai : il était pâle, scs yeux étaient rem plis de larmes. En levant les miens vers lui, je sa vais, je sentais qu’ils exprimaient un amour si pas sionne, si tendre , que , quand, d’ond voix qu'on pouvait à peine distinguer, je lui dis lentement et avec un accent désolé : « Non, jo ne puis être votre femme ! il me sembla qu’il devait avoir lu dans mon cœur. Il prit ma main, et dit seulement à voix basse : » Pourquoi ? » — Parce que, m’écriai-je en laissant éclater aies pleurs , parce que je suis tout-à-fait indigne de vous. »...