Extrait du journal

foi à ses impostures. Bientôt scs prédications et celles des autres anabaptistes enflammèrent et fascinèrent les esprits. Le peuple, ébloui par des promesses séduisan tes, refusait de travailler vise portait sm les places pu bliques, en hurlant le mol d’usage : Liberté, mystifica tion obligée de toutes les saturnales de la révolte. A la faveur d’uneémeute habilement préparée par ses soins, Jean de Leyde prononça la dissolution du sénat et chassa, l’épée à la main, Va Idée, évêque de Munster et tous ses partisans ; les églises et les couvents furent livrés au pillage ; les objets d'art et tous les livres saints, a l’ex ception de la Bible, furent détruits. Les anabaptistes, «naîlres du pouvoir, proclamèrent roi Jean de Leyde, leur prophète. Le couronnement eut lieu dans la cathédrale de Munster, avec une pompe et une solennité extraordinaires. L’apôtre de l’égalité s’entoura dès-lors, dans son palais, d’une cour fastueuse et d’un luxe vraiment oriental. Il marchait dans les rues la tête ornée d’une couronne d’or, et sur sa poi trine on voyait un collier magnifique supportant un globe traversé par deux épées avec celte inscription : Roi de Injustice du inonde. Sur la ceinture qui fixait sa , robe flottante, on lisait ces mois : La puissance de Dieu est une force. An milieu des étranges folies avec lesquelles il par venait à éblouir les yeux du peuple, au milieu des vo luptés qu’il aimait à savourer, Jean de Leyde n’oubliait pas le côté sérieux de son rôle, et ne s’abusait pas sur les difficultés de la position. Il lit partir douze apôtres chargés d’annoncer son règne dans toute la Basse-Alle magne et de proclamer les doctrines anabaptistes ; puis il envoyait de tous côtés des émissaires, pour lâcher de...