Extrait du journal

fuissent accompagnés par les malédictions des paysans et parles menaces prophétiques des anabaptistes, dont on entend au loin le lugubre refrain. Le deuxième acte nous introduit dans la petite au berge de Jean de Leyde tonie remplie de joyeux com pagnons qui dansent, chantent et boivent pour fêler le mariage prochain du maître du logis. Pourtant Jean est inquiet; le jour baisse, Berthc et Fidès n’arrivent pas Pendant qu’il est ainsi préoccupé, les trois anabaptistes qui sont accoudés à une table devant une mesure de bière, l’observent attentivement; ils remarquent qu’il ressemble à une statue du roi David, qui est en grande vénération à Munster. Celte ressemblance et aussi les renseignements qu’ils prennent sur le caractère de Jean, les déterminent à faire de ce jeune enthousiaste l’instrument de leur ambition. Restés seuls avec lui, ils l’entourent, l’interrogent. l)e sort côté, Jean leur demande l’explication d’un rêve qui*a porte le trouble dans son esprit.—Sous les arceaux d’un temple magni fique, et le front ceint d’un bandeau royal, il a cru voir le peuple prosterné à ses pieds, l’adorer comme un nouveau Messie. Il a lu sur une table de marbre ces mots terribles : Malheur à loi ! Puis un fleuve de sang a emporté et submergé le trône éphémère sur le quel il était monté.—Zacharie et ses deux compagnons s’empressent de trouver dans ce songe la révélation prophétique d’une grandeur future. « Jean, tu régne ras ! » s’écrienU-ils ; mais Jean refuse de croire à un tel pronostic; bien qu'il soit superstitieux, il rit de ces brillantes prédictions, lui qui ne veut régner que sur le cœur de sa Berthe adorée! Les anabaptistes s'éloignent quelque peu déconcertés par l’incrédulité du ncopliilc. A peine s’étaient-ils re tirés que Berthe, pâle, éehevslee, se précipite dans l’auberge de son fiancé. Elle a trompé la vigilance de ses...