Extrait du journal

son pouvoir, non par la violence ou par la rébellion ouverte, mais avec une sorte d’humilité touchante qui le fit supporter sans murmure les dures con séquences de l’anathème fulminé contre lui. Les deux époux couronnés vécurent, en effet, près d’un an, dans un état d’abandon et de dénuement qui leur valut la compassion des plus humbles de leurs sujets, ne gardant auprès d eux que deux serviteurs, lesquels faisaient passer par le feu lee plats et ustensiles à l’usage des coupables. — C est, du moins, ce que raconte Pierre Damien. Cependant Grégoire V était inflexible. Non seulement il avait frappé le Roi, mais il avait suspendu l'archevêque de Tours, Archambault, qui avait béni le mariage, et déposé les evêques qui y avaient assisté. Et, cependant, la tendresse des deux époux était plus forte que la crainte des jugements de Dieu. Il fallut, pour la vaincre, qu’un événement, au dire du même Pierre Damien, se produisît, qui parut un signe manifeste de la colère du Ciel. Berthe mit au monde un mons tre, et l’impression d’effroi qu’elle en res sentit la détermina à se séparer du Roi en lui conseillant spontanément la sou mission. Robert obéit donc, la mort dans Vàme. Il assura un magnifique douaire à la pauvre femme résignée et lui con serva les honneurs royaux. Pu^sur ‘ avis et les attestations de ses plus hdeles sujets il consentit à prendre pour femme Constance d’Arles, dont le père était Guillaume, comte de Toulouse et d’Arles, et la mère, Blanche, fille du comte d'Anjou, Geoffroi Grise-Gonelle. Vne fois de plus, une femme du Midi montait sur le trône de France, et, en...