Extrait du journal

Les correspondants anglais et améri cains deviennent d’un grotesque qui passe toutes les bornes. Chaque jour,ils annoncent, avec des détails précis, des faits qui n’ont jamais eu lieu. Le der nier exploit de ces ridicules conteurs est le bombardement do Port-Arthur. C’est la journal le plus répandu dans le monde commercial d’Angleterre qui s en est fait l’éditeur responsable. Le correspondant savait que le bombarde ment avait "été fait de telle heure à telle heure, qu il avait été « furieux », que les Japonais n’avaient eu aucun mal et s étaient retirés dans un ordre parfait, que les Russes au contraire avaient été très éprouvés. Ce correspondant nom mait les bâtiments qui avaient pris part au combat et il énumérait leurs blessu res, si terribles que l’un d’eux avait instantanément disperu dans les flots. Nous ayons fait des réserves sur les péripéties de ce bombardement, et ce n était que prudence. On a aujourd hui la version russe de cet exploit naval des Japonais. Le récit est bref. 11 n’y a rien eu, rien, ni le 29 février, ni le 1er mars, ni le 2 ri en Tout était inventé. Les croiseurs russes ont pu sortir du port, explorer la mer dans un rayon de soixante-dix kilomètres ; ils n’ont rien vu, pas un seul croiseur ou un seul torpilleur ennemi. Il est inconcevable qu’à Londres on tolère de pareilles in...