Extrait du journal

A la bonne h^ure I Bravo 1 Ces deux cris ont jailli ce matin de toutes les poitrines françaises. Le gouvernement, la police, la force d'Israël — Monis, Lépioe, Claretie, Bernstein ont plié devant le magnifique élan des patriotes, qu’ils sentaient Irrésistible. Ils comprenaient très bien que la vague d’indignation allait grandir chaque soir au tour du Théâtre Français et qu’elle balaie rait tout. Us ont précipitamment battu la chamade. Il faut acclamer les vaillants à qui l’on doit cette glorieuse victoire. Ce succès permet d’en espérer d’autres dans la guerre de l’Indépendance française. Il permet de tout espérer. La République n’est pas autre chose qu’une mauvaise pièce comme cMle de Bernstein. Elle pourrait aussi s’intituler : Après moi... le déluge ! C’est la devise de tous nos gouvernants, qu'ils s’appellent Combes, Clemenceau, Briand ou Monis. Il y a même entre ces deux méchants mélos d’autres ressem blances assez curie -ses. Que voyez vous dans la pièce du Sémite ? Une femme qui croit honnête l’homme auquel élis a confié sa vie. Quant à son cœur, 11 s’est détourné de cet homme ; il appartient de plus en plus à un autre, jeune, vaillant et fier, qui l'aime ardemment et pense à elle dans l'éloigne ment qu’elle lui impose, au milieu des flots, sur le yacht qui berce ses tristesses d’exilé. Tout à coup, les yeux de cette femme s’ou vrent : elle apprend que l’homme auquel elle est unie n'est qu'un vulgaire filou, qu’il l’a ruinée et a volé tout le monde... Symbole saisissant de la triste aventure de la France avec le parti républicain, au quel elle fit si imprudemment confiance et se donna. Mais, comme Irène Bourgade, la France ne peut plus douter de l’indignité de son choix. Ses yeux et son cœur se tour nent vers le noble prétendant qu’elle écarta. Oui, ceci ressemble un peu à cela ; mais c’est aussi tout le contraire, puisqu’en re venant à son Prince la France reviendra au lien légitime qui la fit si longtemps grande et respectée. Je pense qu’avec un peu d’insistance on pourra faire retirer aussi la mauvaise pièce républicaine de l’affiche. Il n’y aura plus alors en France que des patriotes heureux. GEORGE DE CÉL1...