Extrait du journal

Le recrutement de la légion étrangère con tredit absolument les renseignements alle mands. Non seulement les engagés ne sont plus assez nombreux, mais ils seraient plutôt trop. Aussi un de nos confrères fait-il observer qu’on devrait faire publier le chiffre des refus. Les pangermanisles,dit-il, qui mènent une si injuste campagne contre la légion étrangère, — sans résultat d’ailleurs, puisque, de l’aveu même de la Gazette Nationale, cette campagne n’a eu jusqu’ici d’autre résultat que d’augmen ter le nombre d« s engagements dans ce corps, — doiveni regretter le zèle du consul qui amena l'incident de Casablanca. Avant cette affaire, qui se dénoua en mai 1909 devant le Tribunal arbitral de La Haye de façon si satisfaisante pour nous, l’existence de la légion étrangère devait être à peu piès ignorée delà plupart des pays allemands. Mais depuis lors, et depuis surtout que les journaux pangermaniques ont pris l’affaire en mains, il n’est plus un sujet de l’empereur Guillaume qui ne connaisse cette légion à laquelle on fait en Allemagne une telle réclame. Les racoleurs de la légion étrangère, — et il n’y en a jamais eu d’autres, — sont donc les polémistes allemands et les organisateurs de conférences qui signalent aux déshérités et aux déclassés la possibilité de trouver là, en même temps qu’une vie aventureuse, celle d une réhabilitation. Aussi bien n’aurions-nous pas un moyen de prouver que nous n’avons pas de racoleurs pour la Légion ? Ce serait tout simplement de publier les refus d’engagements. On verrait par là que non seulement nous n’avons pas d’agents de recrutement, puis qu’ils sont inutiles, mais encore que 1 offre est bien supérieure, ne disons pas à la de mande, puisque nous ne demandons rien,mais au besoin. Ainsi, loin d’employer des recruteurs de pro fession pour remplir les rangs, on refuse du monde comme dans les cinématographes les les plus achalandés. La réplique est topique ; mais elle ne fera point taire les Allemands....