Extrait du journal

AMÉRIQUE. (Correspondance particulière de la gazette de munck.) New-York, 23 mars. Il faut envoyer à la potence quiconque ne se range pas à l’opinion du président, disait à un voyageur, à l’époque de la guerre du Mexique, un démocrate exalté. — Vous faites de votre président plus qu’un Louis XIV ! — Mais le président, c’est nous-mêmes. — Vous acceptez donc ses fautes, même la guerre du Mexique? — La guerre du Mexique ! nous l’avons exigée ; c’est de la gloire et du pouvoir. — Cependant cette guerre est un acte injuste, arbi• traire, condamnable à tous les égards. — Que voulez-vous ? pas une voix de parti ne s’est élevée contre une expédition qui plaisait au peuple et flattait son désir d’agrandissement. Quiconque oserait proférer un mot de reproche et de critique contre le pouvoir exécutif ou contre l’expédition serait dénoncé à la colère publique. C’est là le beau côté de nos insti tutions. Les caprices, les volontés isolées, les opinions adverses toujours eu éveil, toujours prêtes à protester contre le joug executif donnent, il est vrai, beaucoup de peine au chef du pouvoir. Ce sont des élémens in disciplinés, rétifs, réfractaires. Il y a sans cesse quoi...