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La Gazette, 9 juin 1859

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La Gazette
9 juin 1859


Extrait du journal

RÉSUMÉ DES NOUVELLES DU JOUR. La dépêche suivante a été afiiebée aujourd'hui à ja Bourse : Milan, 8 juin, H heures du matin. 1/ major général à S. Exe. le ministre d'Etat. L’empereur et le roi entrent à Milan. La récep tion est magnifique et pleine d'enthousiasme. La séance d’ouverture du parlement a été très importante. L’opposition, dans la chambre des communes, a formulé la question de confiance par voie d’amendement à l’adresse en réponse au dis cours du trône. M. Disraeli voulait que le vote sui vit immédiatement la discussion ; mais après un long discours de ce ministre et une violente atta que de lord Palmerston contre la politique torie, je* débats ont été renvoyés à jeudi. Dans la chambre des lords, l’opposition n’a pas agi de même. Sentant que la majorité ne lui était évidemment pas favorable , elle s’est contentée d’exprimer des regrets sur la marche des affaires, «ans vouloir formuler de motion. Le comte de Derby n'en a pas moins saisi cette circonstance pour dé fendre la politique du gouvernement, basée sur le principe delà neutralité de l'Angleterre. D'après une dépêche résumant cette séance, le premier ministre aurait dit que le gouvernement anglais est d’opinion que la guerre a été commencée sous un laux prétexte et que l'Italie n’en doit tirer au cun avantage : que les sympathies du gouverne ment de la reine ne sont'iû avec le Piémont et la France, ni avec VAutriche. Voici encore , d’après l'Indépendance belge, quelles nouveaux détails sur la circulaire russe dont nous avons parlé hier. La dépêche, assez étendue, renferme deux par ties : la première traite la question italienne en je tant un coup-d’œil rétrospectif sur les phases que la question a notamment parcourues depuis le 1" janvier. La circulaire insiste sur la preuve de désintéressement et du sollicitude pour les intérêts européens que la Russie a donnée en proposant le congrès et en acceptant les bases formulées par l’Angleterre. Mais l’Autriche rompit les négocia tions et commença la guerre malgré les conseils et les représentations des puissances européenne*. La seconde partie de la dépêche discute la ques tion au point de vue du droit fédéral allemand et invoque l’art. /|6 de l’acte final de Vienne, pour prouver que la guerre ne regarde pas la Confédéra tion germanique; que si, malgré les traités, des gouvernements allemands ou la Confédération vou laient coopérer à la guerre en faveur de l’Autriche, la Russie ne saurait y demeurer indifférente ; que l’Allemagne n’est pas menacée et que la France a donné les assurances les plus positives qu’elle ne songeait pas à attaquer l’Allemagne. Dans le cas où les gouverne mens allemands, ne tenant aucun compte de ces assurances, sortiraient de la neutralité pour prendre part d’une manière active à la lutte engagée en Italie, la Russie se ré serverait de prendre telle attitude que sa position Vie grande puissance et les intérêts de l’Europe lui indiqueraient. Telle est, d’après ce que l’on assure dans le inonde politique, la substance de la circulaire russe, qui n'aurait pas été communiquée à la cour de Berlin, s’il faut en croire au moins le corres pondant de 1’ 1 ndépcndancc. Elle paraît avoir été portée à la connaissance de plusieurs gouvernemens allemands dans le courant de la semaine dernière. Le Tord, en constatant l’effet produit à Paris par la nouvelle de la grande victoire de Magenta, dit : « Uu journal qui s’était fait jusqu'à présent re» marquer par son ardeur belliqueuse, et n’avait » défendu en Italie que le Pape, la Gazette (le » France, se fait l’écho de ces prétendus amis de » la paix, et se demande, dans un long article, si le » moment n’est pas venu de recourir à une trans action qui sauvegarderait dans une*juste prob portion tous les intérêts, dette insinuation, eùt» elle été faite par une feuille moins compromise...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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