Extrait du journal

juge ; qu’on le condamne si on l’ose ; ou qu’on le loue ; mais s’il est un grand et beau marin, quon ne le rapetisse pas ! La deuxième question à examiner était la situation de notre marine et les con séquences qui en découlent. Sur ce point, inutile de s’étendre, il n’y a eu qu’une note toujours sombre et noire ; celle du ministre de la Marine fut presque plus attristante que celle des orateurs qui l'avaient précédé. Et quant au président du Conseil il donna à entendre que la situation pouvait être encore plus mauvaise que nous ne le supposions. Ainsi donc on ad met que nos navires ne peuvent tenir la mer ; que nos canons s’étirent ; que les projectiles culbutent sur eux-mômes dans leur course et qu’ils éclatent si près de la bouche des pièces qui les ont lancés, qu’ils sont plus dangereux pour ceux qui s’en servent que pour ceux auxquels ils sont destinés ; on admet qu’un gaspillage éhonté et criminel s’est produit durant des années; on dit qu’il y a eu des voleurs ; les hommes du mi nistère actuel et ceux des ministères précédents s’accusent réciproquement. Et puis alors... Et puis alors, avais-je raison de de mander que l’on mit en accusation les responsables de cette situation, les mi nistres d’aujourd’hui et ceux qui les ont précédés depuis six ans ? Je pense bien que ceci encore sera effacé du procès-verbal bien que je sois certain que cela ait été consigné par la sténographie. Et la Chambre, qui est française en fin !... que fait-elle ? Elle va s’ériger, comme c’est son devoir, en justicier de la défense nationale? Non ; elle va voter un ordre du jour de confiance. Et qu’on cherche si l’on veut à l'Of ficiel les noms de ceux qui ont voté la confiance. Ils ont voté du môme coup l’approbation de gaspillages scandaleux et criminels et de la trahison à la Patrie. Marquis de ROSANBO....