Extrait du journal

des agents électoraux enrégimentés par les Bureaux de la Place Bauveau. Il n’y a doue pas à se faire d’illusion ; les élections générales ne rendraient pas à nos gouvernants l’autorité qui leur fait défaut. A force de peser sur les ressorts on •es a irrémédiablement détendus. Tout craque. Si l’Opinion publique n’était pas tom bée dans le marasme, elle aurait bientôt fait de se débarrasser d’un Gouverne ment pareil. Mais rien ne rend plus ! Les Partis n’ont plus ni foi, ni passion, sauf celle que donne l’appétit et l’amour du lucre. L’Opposition a disparu î comme le chien de la fable, elle porte au cou les traces de ses attaches. Le Contrôle, la Responsabilité ont été mis à l’écart par une sorte de convention tacite. Il n’y a plus rien, rien, rien. La République ajdévoré toutes les éner gies vitales, comme elle a dévoré la For tune Publique. La question de la Reconstitution du Pouvoir s’impose absolument et c’est vainement qu’on cherche à l’écarter. On peut bien croire que « l’Alliance » assurera la paix à l’extérieur mais il est facile de comprendre qu’elle ne peut produire les mêmes résultats à l’inté rieur. Il faut même supposer, que la sécurité que l’on s’efforce de nous donner du côté de l’étranger, contribuera à raviver les questions difficiles de l’intérieur. La Paix quand même,présentée comme une heureuse victoire, est une condition excellente pour les luttes intestines et pour les audaces des socialistes, ou des sociologues, car on ne sait plus quels noms donner aux Réformateurs de l’ordre social et politique. Gomme on le voit, il ne suffit pas de vouloir donner une assise plus solide au Pouvoir et à la Chambre, pour trouver le moyen de restaurer la Présidence et de rendre du crédit à la Majorité. Ce qui a pu inspirer l’idée d’un plébis cite sur le nom de Félix Faure, c’est peutêtre la dépêche du Tsar portant : « le Chef iUprêmede la Nation F ram are ». On s’est dit,évidemment, dans les mi lieux gouvernementaux, que dès que Nicolas donnait le premier sa voix pour conférer cette Qualité à Félix Faure, personne n’oserait protester et que des millions de voix ratifieraient, au moins par politesse, le choix du Tsar, notre Ami....