Extrait du journal

mari demeuré en Ukraine, qui sait vrai semblablement ce qu’il a fait quand il l’a épousée, Jeanne doit se moquer de ce que pourrait rappeler ou inventer contre elle une camarade de jeunesse qu’elle n’a pas revue depuis vingt an?. On est donc stu péfait quand on voit la puissante comtesse Rovenkine trembler et courber la tête sous l’injonction de Rose Marquis et finir par consentir à un mariage à la fois odieux et ridicule : odieux, puisque, une heure auparavant, la comtesse a consacré les fiançailles de sa fille Cécile avec le jeune comte Régis de Plougastel, et qu’elle va subitement détruire tout cet édifice de bonheur ; ridicule : puisque le sieur Arthur Marquis, non seulement nous a été représenté par sa propre mère comme un assez mauvais drôle, mais de plus ne s’est montré qu’une seule fois à nos regards, pour adresser à Cécile Ro venkine une déclaration d’amour absolu ment insensée, en l’absence de tout té moin, cela va sans dire. La suite de cette histoire violente et dénuée de logique ne fait que confirmer la parfaite niaiserie de cette comtesse de mélodrame,qui retire sa parole comme on ôte ses gants, et accepte peur gendre un couturier qu’elle n’a pas même vu encore une seule fois. La comtesse Rovenkine a si peu à craindre de n’importe quelle ré vélation, qu’elle se trouve n’avoir épousé le comte Rovenkine que comme chaperon. Sa vraie fortune vient d’un amant, le comte Boris, grand seigneur russe qui a acheté pour elle le nom de Rovenkine. Dans cette situation en peut penser ce que pèseraient les dénonciations quelconques d’une vieille couturière à ce mari complaisant, qui laisse s? femme vivre tranquillement à Paris pendant que, pensionné par elle, il passe son temps là-bas, dans l’Ukraine, à s’enivrer jusqu’à l’abrutissement. Ce Russe à la fois farouche et docile, Bganarelle et Othello amalgamés, est mandé à Parie par la comtesse qui en a besoin pour la signature officielle du con-...