Extrait du journal

peusement, la volonté du Pays, est une pure mystification, utilisée par les Fai seurs pour exploiter à leur Profit le beau Pays de France. Le Suffrage Universel est donc bien « le mensonge Universel », comme l’a proclamé Pie IX. La Sentence est ratifiée par ceux-là môme qui ont fait, qui font, et enten dent continuer à faire, de ce Mensonge, l’instrument de leur Pouvoir, le Palladium de la République. Mais puisque le Suffrage Universel est un Mensonge, ceux qui se réclament de lui mentent donc au Pays quand ils prétendent avoir le droit de légifé rer en son nom ! D’où il suit, logiquement, que la Pro mulgation de la Loi nouvelle entraîne la dissolution des Chambres qui sont le produit des Mensonges, des fraudes qu’on reconnaît. C’est ce qu’avant de laisser clore le Scrutin, un Député a exposé claire ment : M. Empereur. — Messieurs, je déclare tout de suite que je ne voterai pas la loi pour les raisons que je vais développer devant vous. Cette loi n’est nullement demandée par le pays ; elle a été demandée par les partis de droite pour faire croire au pays que les membres de la Chambre actuelle ont été élus à l'aide de f raudes. Parfaitement ! J'estime que la majorité ne peut pas laisser croire au pays qu’elle siège ici à la suite de votes irrégulièrement émis (Protestations sur les mêmes bancs). Jamais le pays n’acceptera une loi qui est, pour ainsi dire, la condamnation des élections passées. Un autre défaut de la loi, c’est qu’elle aug mentera le nombre des abstentions. On se plaint aujourd'hui que le corps électoral ne se rende pas volontiers au scrutin ; si vous multipliez les diilicultés, si vous compliquez les formalités de vote, les électeurs s’abstien dront encore en plus grand nomdre. Le sys tème de l’isoloir est, pour ainsi dire, imprati cable pour la plupart des communes. Le mode de vote sous enveloppe a été juste ment critiqué. 11 donnera lieu à bien des erreurs ; si on agite l’urne, les bulletins peuvent glisser et sortir de l’enveloppe, et, en vertu de l’article 8, ces bulletins, qui auraient été attribués à tel candidat, seront annulés. M. Dalimier. — Les électeurs sont cepen dant capables de fermer une enveloppe. M. Empereur. — Je ne voterai pas cette loi, je le répète encore, parce qu’elle entrave la liberté du vote ; elle est la condamnation du système adopté jusqu’à présent et elle laisse supposer que toutes les élections qui ont eu lieu jusqu'ici ont été entachées de fraude. Nous ne pouvons pas donner au pays cette impression. Une troisième raison m’empêchera de voter la loi ; la Chambre ne s’est pas demandé une seule fois quelles en seront les répercussions financières. Or, je crois que la dépense ne sera pas inférieure à 2 millions. (Bruit.) Après avoir jeté le doute sur la sincérité des opérations électorales du pa*sé. vous voulez im poser au corps électoral cette dépense do 2 millions pour une réforme qu’il ne réclame pas. Pour ces trois raisons je ne voterai pas le loi. (Applaudissements sur plusieurs bancs.) Ce Logicien n’a pas convaincu le Bloc-Palladium, qui entend conserver son Mandat fraudé, jusqu’en 1910, avec le bénéfice des 13,000 francs qu’il pro cure. Conclusion : toutes les Lois votées et promulguées sous la République sont milles, de par le Droit de Souveraineté du Peuple,...