Extrait du journal

Il est certain qu’il n’y eut jamais rien de plus beau si l'on en excepte lo mas sacre des particuliers que je viens de nommer, qu’on eut peut-être épargné du moins en partie si on eut différé. Quel moyen de so justifier vis-à-vis d’un peuple qui s’est vu attaqué et qui en voiait devant lui les apparences par lo camp qui venait d’être formé. Le Roy a fait retirer toutes les troupes. Des trois têtes coupées, deux ont été portées dans la ville au bout d’une pique. Le grena dier qui est monté lo premier à la brèche do la Bastille a été porté dans la ville dans un char, il était décoré de la croix du gouverneur. Cet appareil de la ville a bien prouvé au Boy combien il était puissant et il a dit : Je règne sur le chef-d’œuvre des nations en régnant sur la nation fran çaise. Voilà, monsieur, ce qui a dérangé jusqu’à hier nos mouvements pour vous. Mon épouse est partie pour Versailles et pour réclamer l’envoi s'il n’a été fait de votre placet. Je vous en rendrai compte au premier jour. J ai vu M. do Laporte ; sa tristesse m'a annoncé des pressentiments défavorables à la santé de Madame son épouse. Je par tage bien sincèrement voire affection et la sienne ; ménagés, monsieur, votre santé, que monsieur votre frère et madame conservent la leur. Tous mes vœux sont pour vous. Mon regret est celui do ne pouvoir vous servir dans vos affaires à Toulouse où je vous donnerai des preu ves bien convaincantes de mes senti ments et de la reconnaissance avec la quelle j’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et obéissant. Tourné....