Extrait du journal

Aucun Français conscient ne l’ignore, parbleu 1 Notre race est en péril. Elle est minée dans son énergie physique comme dans sa force morale. Les symp tômes de sa dégénérescence sont aveu glants. La taille humaine, en France, va se rapetissant. N’a-t-on pas dû dimi nuer, tout récemment, d’un centimètre ou deux, la taille des conscrits ? Le nombre de nos jeunes gens impropres au service militaire s’accroît, d’année en année, au Conseil de révision. Les rabougris, les rachitiques, les infirmes sc multiplient. De plus en plus, notre société française s’encombre de nonvaleurs et de déchets. Le personnel sorbonnique de l’Ensei{'nement républicain, et les historiens, es sociologues, les publicistes dévoués à la République peuvent accuser tant qu’il leur plaira, la Monarchie d’avoir tant pressuré le peuple, de l’avoir réduit à une si intolérable misère que la Ré volution en était devenue inévitable, et que pillages, incendies, massacres en demeurèrent justifiés. Il y a un fait qui s’oppose à ce faux dogme historique. C’est la robustesse de la génération qui a fourni les armées de la Révolution et de l’Empire. Cette génération, ou, plutôt, ces deux ou trois générations successives étaient issues du peuple, courbé, comme on dit dans l’école de M. Aulard, sous l’oppression d’une monarchie engraissée de sueurs, et tellement dépouillé du produit de son travail que seigneurs, prêtres et collec teurs de dîmes et de tailles lui laissaient à peine de l’herbe, quelques racines, pour subsister. Bienheureux aurait été, alors, ce ré gime Spartiate, puisqu’il aurait produit ces infatigables soldats qui ont vécu, sous la tente et sur les routes de l’Eu rope, à années de campagnes Mais il n’est pas vrai que ces armées de lurons intrépides aient été enfantées par une population famélique. Les lois de la biologie existaient alors comme aujourd’hui. Et c’est tout à 1 honneur de la Monarchie quelle ait laissé, à la Révolution, une race française en aussi bonne santé, comme c’est l’un des crimes de la Révolution de l’avoir exténuée par vingt années de guerre ininterrompues, d’avoir gaspillé son généreux sang, et de l’avoir laissée si épuisée qu’au bout d’un siècle, aile paraît atteinte d’une irrémédiable con somption....