Extrait du journal

vie et vous pouvez facilement vous croire un sage, puisque vous n’avez jamais été tenté. Mais c’est une frôle vertu, celle qui vient de l’ignorance. Pour assurer sa force contre les passions, il faut eu éprouver la chaleur à distance, afin de n’en pas être surpris tout-à-coup, si elles arrivent à Vim proviste. Un homme ne sait pas ce qu’il est tant que ses esprits ne se sont point allumés à la flam me du regard d’une femme. Soyez moine s’il vous plaît et, dans ce cas-là, tenez-vous toujours loin d’elles; mais, si vous restez dans le inonde, ayez soin, de bonne heure, de vous aguerrir contre leur action enivrante. Dans ce sens, les rapports légers qui nous ap prochent de ces bonnes filles du peuple dont la vue nous plaît sans que notre cœur s’enchaîne, sont de sages préparations qni doivent être employées par une raison savante. Un honnête jeune homme, encore tout encroûté de l’innocence baptismale, est à la merci de la première coquette qu’il rencontre. Quelques in flexions de voix caressantes, et voilà mon pauvre garçon étourdi, enfiévré, prêt à tout, même au mariage, et s’enchaînant avant de rien savoir de la vie. La vie d’étudiant comporte, avant tout et par dessus tout, l’étude physiologique de la femme, et c’est en l'observant d’abord dans ses conditions franches et naïves qu’on peut poser les bases d’une connaissance approfondie comprenant le sexe entier. — Eh quoi ! m’écriai-je vivement, vous pré tendez juger cette noble et sainte portion de l’hu manité sur ces pauvres enfans perdus que la mi sère et l'Attrait du plaisir font dévier, dès leurs premiers pas, de la voie honnête ! Vous profanez les premiers battemens de votre cœur en les adressant à d’indignes idoles, et vous empoisonnez vos premières amours par l’atmosphère méphiti que du mépris I ’...