Extrait du journal

bleu le jmir, parce que tel monsieur aura parlé, parce que tel geste imprévu l’aura indigné ou satisfait. Les majorités se for ment d un tas de minorités qui ne savent pas pourquoi elles sont ensemble et qui conque monterait à la tr.hune pour lancer celle question indiscrète : « (ju'est-ce que vous voulez? » ne trouveiait personne pour lui répondre. Chacun sent cela, mais la consigne est de ne pas le dire. On croit avoir tout gagné quand, ainsi que l'autruche cachant sa tête, on ne s'aperçoit pas qu'on montre son derj ri ère au public. Comme si l’on pouvait trom per longtemps le public sur l’insignifiance de sa représentation ! Los espérances des monarchistes sont fondées tout simplement sur l'impuissance des républicains à don ner à ce pays autre chose que l'anar chie et la ruine. M. Muret, effrayé lui-même de ses aveux, s’empresse do dire : Certes, les partisans des monarchies ont raison dans leurs critiques ; mais ils ont tort de se réjouir. Ce n’est pas, comme on dif vulgairement, pour eux que te four chauffe. Toutes leurs attaques retombent sur le régime constitutionnel monarchique, qui est encore le nôtre, et qui serait le leur, et qui avec eux serait pire. Ceci est un lever de rideau, une préface, la comédie qui précède le drame, ce qui se passe avant l’entrée de quelqu’un. Du roi ? Non. Du peuple. Comme phrase à effet, c’est réussi! Comme logique, c’est détestable. Lo gouvernement du peuple ! mais nous l'expérimentons. C’est ce que nous voyons faire tous les jours. Le peuple, mis à même do pratiquer sa souveraineté et de gouverner par l’intermédiaire des députés qu il nomme, nous donne ce qui est. Il nous a donné l’ancienne Cham bre. Et, comme s’il ne devait pas y avoir de limite dans l’imbécillité dé mocratique, il a remplacé la majorité de Ferry parla majorité de FrevcinetGlémenccau, que M. Maret n’hésite pas à marquer du mot do « gâtisme »....