Extrait du journal

Alphonse XIII et Caubergiste. — Prodi galités ministérielles. — Pdté de co bayes. On raconte cent anecdotes charmantes sur ce jeune Roi d Espagne, qui a du sang de France dans les veines et mon tre la vive et cordiale bonté des Bour bons. Lois de son récent voyage en Cataogne, le Roi montait en voiture sur la routu en lacet, du Ttbi-Dabo, la monta gne qui domine Barcelone. Bien que les chevaux allassent d’un >as modéré, un gamin imprudent se eta sous leurs pieds. Le Roi saute à ;erre et, avant tout le monde,*êt près du olessé, le prend dans ses bras et le porte dans une auberge voisine. Le proprié taire, républicain forcené, s’avance pourtant la tête découverte. Entrer, faire déshabiller le petit, constater qu’il n’a aucune contusion, est l’affaire d'une seconde et, lorsque la mère éperdue entre, le Roi joyeux, le lui met dans ses oras avec une poignée de pièces d’or. Cependant, un grand rassemblement s’était formé. L’émotion sincère du Prince, son empressement à relever et à soigner l’enfant, la simplicité cordiale avec laquelle il avait consolé sa mère, avaient touché ces âmes simples. Emportées par leur enthousiasme, les femmes criaient on patois catalan : — Va, nous t’aimons bien, notre cher petit Roi, et nous prierons Dieu qu’il te garde. Tu commences ton règne comme nos vieux Rois de jadis. Heureuse #et la mère qui t'a donné le jour ! L’aubergiste, stupéfait d’un spectacle qui bouleverse ses idées, s’écrie. — Qu’on vienne me soutenir encore que les Rois ne s’occupent pas des hum bles ! Et s’approchant timidement : — Me serait-il permis d’offrir quelque chose à Votre Majesté ? — Mais certainement, mon ami, un verre de ton meilleur vin. Et le Roi but en riant le verre de vin à la santé de l’aubergiste démagogue,qui s’écria frénétiquement : — Vive le Roi ! Les garçons de bureau de plusieurs ministères sont surmenés : ils ont deux heures de travail supplémentaire par jour. Quel travail ? Voici : Dès que les attachés et les employés sont partis, ces braves garçons de bu reau ouvrent les fenêtres et pendant deux heures font du feu à pleine che minée. Ils sont chargés d épuiser le stock de bois qui reste de l’hiver. Des ordres ont été donnés pour que place soit faite au bois qui sera brûlé l’hiver prochain. « Ainsi, dit la Libre Parole, non seu lement on gaspille inutilement du bois de chauffage, alors que dans le courant de l’hiver tant de malheureux souffrent du froid, mais pour ce gaspillage on paie à des garçons de bureau un travail supplémentaire à raison de soixante centimes l’heure »....