Extrait du journal
PARIS. La prépondérance de la Iîussie dans la mer Noire est détruite ; le poids quelle apportait dans la balance des idées politiques qui depuis un siècle sont eu lutte sur le continent européen, est considérablement af faibli. Ce n'est pas nous qui nous en affligeons, car nous avons foi dans le triomphe de la vérité ; et nous ne voudrions pas devoir ce triomphe à une force maté rielle quelconque, à aucune puissance étrangère à la France ni à la pression d’un empire où la monarchie se complique avec le dispotisme, où le christianisme se complique avec le schisme, où l’ordre se complique avec le servage. Mais la fin de la pression exercée sur l’Occident par la monarchie moscovite, doit tourner au protit de la civilisation, et non au profit de la révolution. Si le lendemain du jour où la préj>oudérunce russe est détruite les révolutions éclataient, tous les intérêts qui ont besoin de stabilité et d’ordre prendraient l’a larme ; la force de ce mouvement industriel qui révèle aujourd’hui sous nos yeux sa grandeur et sa portée se retirerait de nous, et les puissances restées neutres, au lieu de se laisser entraîner vers la cause occiden tale par le succès de nos héroïques soldats, tourne raient leurs vœux et leur politique vers la Russie qu’elles ont si longtemps regardée comme la réserve des gouveruemens monarchiques contre les factions anarchiques. Nous pouvons dire avec conviction que toute action politique d'un gouvernement allié de la France, qui aurait, sinon pour but direct, au moins pour effet prévu —accepté par conséquent — d’allumer sur un point du continent l'incendie révolutionnaire, nuirait à la cause des nations occidentales contre la Russie. Cette cause ne triomphera pas seulement par la su périorité des armes françaises, elle triomphera par la sagesse, par la force morale de la France elle-même, qui, après la catastrophe de 1848, a prouvé qu’elle avait la volonté et les moyens de maintenir l’ordre so cial, môme dans les crises les plus redoutables où une grande nation puisse tomber. La France libérale et gouvernementale tout à la fois, la France progressiste et conservatrice, peut très bien, en agissant ou ours dans sou génie modérateur et ci vilisateur, maintenir l’Europe dans les voies du bien, sans qu'il soit besoin du contrepoids de la barbarie du Nord. Mais ce que nous avons cru possible est aujour d’hui devenu nécessaire, et encore pour que sa mission s’accomplisse ne faudrait-il pas qu’une action partant d’une nation alliée se réalisât dans un autre sens. L’alliance que l’Angleterre a contractée avec la France exige donc que la première de ces puissances modifie quelque peu cette partie de sa politique, qui...
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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