Extrait du journal

en prison t Ce n’est guère généreux ! — Vous m'y forcez. — Soit, madame. Il faut bien que je me résigne. Toute résistance m’est impossible; vous avez votre do mestique avec vous, je suis grièvement blessé, inca pable même d'essayer de fuir... Seulement je doute que vous arriviez ainsi à votre but. La baronne regarda don Alonso, et lut dans ses traita une indomptable résolution. — Cet homme, pensa-t-elle, est capable de se lais ser enfermer pendant des mois entiers plutôt que de faire l’aveu qui coûte tant à sa haine. Et le découragement faillit entrer dans le cœur de Marguerite ; mais elle songea à Manuela ; celle-ci du moins aimait Maximilien, et d’elle on pouvait tout espérer. — Je vais vous conduire près de votre sœur, reprit la baronne ; dites-moi ou elle est? Alonso décrivit le chemin qu’on avait à prendre. La voiture roula sur le pavé inégal de la petite ville, et s’arrêta bientôt devant une auberge d’assez (hétive apparence et qui, pourtant, devait être la meilleure de l’endroit. • La porte cocbère a’ouvrit, et Marguerite descendit de voiture. Elle se trouvait dans une grande cour fort encombrée et assez sale. A sa droite, des hangars et des écuries ; à sa gauche, un petit escalier tournant qui conduisait à uu long 'corridor rempli de portes numérotées et fort rapprochées les unes dp autres. D'en bas, on apercevait sur l'une d'elles on superbe numéro 1 qui se détachait magnifiquement sur un fond jaune. C’était le salon d'honneur, l’appartement qu’occupaient tous les étrangers de distinction que leur mauvuiso étoile obligeait à séjourner dans la pe tite ville....