Extrait du journal
Les atrocités commises à Barcelone par une population en révolte qui pille et brûle les couvents, massacre moines et religieuses, ont soulevé l’indignation du monde civilisé. 11 importe cependant d’en dégager les causes et de rechercher les moyens qui, à l’avenir, peuvent pré venir le retour de semblables crimes. Au premier abord, cette fureur du pro létariat contre l’Eglise et le clergé sem ble logiquement inexplicable. Aujourd’hui, que ce soit en Espagne ou en tout autre pays, entre la partie de la classe ouvrière qui a abandonné toute pratique de la Religion et le Clergé, au cun rapport n’existe. Nul motif tiré d’une crainte de domination politique, sociale ou économique ne peut être va lablement allégué. Personnellement au cun ouvrier n'est fondé à dire qu’il a souffert du chef d’actes de tel ou tel prêtre. Que des gens du peuple se plaignent des gouvernants, de leurs patrons, de leurs propriétaires, cela peut se discu ter. Qu’ils rendent responsables de leurs maux réels ou imaginaires des moines et des religieuses est chose inconceva ble. Livrés à eux-mêmes, jamais ils n’a boutiraient à une telle aberration d’es prit. Les faits cependant montrent qu’ils y tombent. La conclusion, dès lors, qui s’impose est que leur haine est toute artificielle, qu’elle a été produite de toutes pièces par des groupes étrangers au peuple et ennemis du Clergé. Ces groupes, on les connaît, et leur action n’est plus un mystère pour per sonne, ce sont ceux qui se composent des Juifs et des Francs-Maçons. La destruction violente du Clergé est, pour ces sectaires, le prélude ordinaire de la Révolution. Elle les débarrasse tout d’abord d’adversaires. Ceux-ci, d’ail leurs, ne se défendant pas ou se défen dant mal, leur suppression est relative ment aisée. Elle terrorise les classes paisibles dont il est ensuite plus facile de venir à bout, à moins que, comme à Barcelone, un gouvernement vigilant ne parvienne à réprimer énergiquement l’émeute, mais trop tard, hélas 1 pour ses victimes. Une telle situation est-elle inévita ble et le monde religieux ne peut-il firévenir ou détourner les attaques qui e menacent ? A Barcelone, comme dans toutes les villes d’ailleurs, il existait une presse catholique, antijuive et antimaçonue, des groupes ouvriers catholiques, des conférenciers politiques, lesquels, comme partout encore, manquaient du nerf de la guerre qui leur aurait permis de combattre avec succès. Si la masse ouvrière est travaillée avec tant d’efficacité par les Juifs et les Francs-Maçons, c’est en grande partie parce que ceux-ci ne sont point gênés dans leurs opérations par des adversai res bien outillés. Or le Clergé et les Ordres religieux versaient, bon an mal, an des sommes...
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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