Extrait du journal

— Aujourd’hui ? demanda le parrain. — Aujourd’hui même, et vous pourrez vous con vaincre de l’ardeur, de la loyauté de ses senti mens pour Max , l'héritier du riche brasseur de Brunsée. — Le brasseur Zimmermann ? s’écria le baron avec étonnement. — Loi même. — Mais il est complètement ruiné, ma chère, ou peu s’en faut. — En êtes-vous sùr ?... — Je viens de l’apprendre à l'instant même ; le ca pitaliste chez lequel il avait placé ses fonds a disparu, emportant le capital avec les intérêts. — Pauvre Zimmermann ! fil la baronne. — Il lui reste encore sa brasserie, la jeunesse et le cœur de son fils ; avec cela on recommence sur de nouveaux frais une seconde fortune. — Surteut si, comme je l’espère, Marie, devenue ri che par la découverte du trésor caché sous la salue de Cybèle, persiste à donner soü cœur à Mai, tombé dans la pauvreté. — Dans ce cas, je me donnerai la satisfaction d’aller trouver demain le vieux brasseur; mais ne soudions pas sur la mèche avant de l’avoir allumée, car qui nous as sure de l’existence de ce trésor, enfoui depuis tant de siècles à deux pieds sous terre... — Qui vous empêche d’en avoir la preuve à l’instant même ? — Je crois qu’il convient mieux de la tenter ce soir quand tous nos gens seront couchés... Grünhols pourra vous aider dans cette œuvre d'exhumation faite à son bénéfice. — Décidément, répliqua le baron, vous êtes ma chère Niua, la fée des bons conseils. Ainri que l’avait prévu ia baronne, le cœur de Marie apprenant le changement survenu dans la position de fortune des Zimmermann, ne broncha pas un seul ins tant contre le double écueil de 1 intérêt et de 1 amour-...