Extrait du journal
cette triste Démocratie aux Peuples qui vivent sous l’égide monarchique: Des actes d’insubordination dans les régi ments se sont produits au cours des manifesta tions du Midi. On a semé le vent et l’on récolte l’orage. De toutes parts, sous l’impression de l’abus que l’on a fait généralement de la liberté, les liens sociaux les plus essentiels se relâchent et se rompent. C’est peu de chose pour le moment. Ce sera grave à bref délai, si l’on n’y prend garde. D’autant qu’aucune discipline individuelle forte et librement consentie ne soutient les cœurs. Beaucoup de services publics vont mal parce qu’ils exigent, à défaut de conscience, une certaine rigueur dans le contrôle et que ce contrôle est énervé, relâché, impuissant. Nous, qui sommes de simples républicains, nous savons que la démocratie est destinée à périr si l'altruisme n’en est la première vertu. Quand la révolte brutale réussit, son triomphe signale la victoire de l'audace et mène tout droit à la tyrannie des plus forts et des moins scrupuleux. Nous avions rêvé d’une République très juste, très libérale, très douce aux humbles, enseignant aux citoyens cette vérité que rien au monde ne s’acquiert, sinon par le mérite,et la mettant en pratique tous îes jours. Faut-il donc que le régime le plus libéral de l’histoire et du monde actuel aboutisse à la révolte stu pide, lorsque, prés de nous, nous voyons, concur rents hostiles, soixante millions d'Allemands ac quiescer, de toute leur bonne volonté et avec enthouaivsme, à la discipline que leur impose la plus féodale des autocraties. Et quel exemple pour nous, dans la richesse et la force de cet empire né d’hier, à la première place aujour d’hui parmi les nations qui travaillent et agis sent! Il est difficile de montrer, de manière plus lumineuse, la Supériorité de la Monarchie sur la République. Le Radical ne fait, d’ailleurs, ici, qu’expliquer les raisons qui ont déter miné Bismarck à imposer la République à la France. L’établissement de la République chez nous était, pour lui, la sanction pratique de la victoire, la garantie de l’expansion de l’Empire Allemand. Bismarck a brisé l’ambassadeur, qui n’avait pas compris sa Politique et laissait agir librement les Français, de même qu’il résistait à son Souverain, qui, pris do scrupules, se demandait s’il avait le droit de préparer tant do Cala mités à une Nation Chrétienne. L’Allemagne grandit, s’enrichit, déve loppc sa Puissance Militaire, jusqu’à en faire un sujet de vive inquiétude pour l’existence de la France, tandis que cette « France se dissout ». Il est vrai qu’il reste à la République Clemenceau ! Lui seul et c'est assez, s'il faut en croire le Temps, absolument séduit par « la cràneric» de son héros, qui a eu le courage de traiter, à la Tribune, tant de Français do Lâches, d’aflirmer que « la Peur » est la dominante des Pro testataires : Il convient de reconnaître que le président du Conseil lui avait tenu un langage propre à l’affermir dans les résolutions viriles. Onpeutadresser aux méthodes de gouverne ment do M. Clemenceau tous les reproches qu’on voudra ; il en est un qu’on ne saurait...
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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