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La Gazette, 24 octobre 1851

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La Gazette
24 octobre 1851


Extrait du journal

diminuer le nombre de ses soldats ; et dans ces campa* gnes politiques, dont l’obéissance libre est le mobile , comme l’obéissance passive est le principe des campa gnes militaires, des hommes d’Etat ne doivent-ils pas combiner leur plan de manière à faire servir à leur exé cution toutes les forces vives de leur parti ? Qu’on ne croie pas qu’il y ait en nous une résolution préconçue de nous refuser à toute direction, de nous soustraire à toute discipline. Nous ne demandons pas mieux que de combattre en ligne sous le drapeau de l’ordre et de la monarchie ; mais ceux qui puisent dans leur position parlementaire le droit de réclamer notre concours peuvent-ils considérer comme étant sans va leur politique le fait d’une fraction considérable de l’o pinion légitimiste attachée aux grands principes de li berté et les concevant avec des symboles et des formules dont nous sommes, depuis vingt ans, les défenseurs par conviction , et par conséquent par devoir? Peuvent-ils ignorer que cette fraction, chaque jour plus nombreuse, du parti légitimiste, est la transition et le lien d’affinité par lesquels la cause monarchique s’étend et se recrute dans les populations? Doivent-ils faire abstraction de cet te force dans leur politique ? Enfin nous demanderons — toujours sans esprit de récrimination, et uniquement pour éclairer les voies où nous désirons marcher avec tous les royalistes — nous demanderons si l’on ne reconnaît pas aujourd’hui l’im mense danger de laisser en dehors de l’action des majo rités dévouées à l’ordre un terrain de droit commun et de liberté où les démagogues et les rêveurs d’usurpation nouvelle viennent ensuite se placer pour agiter les masses et les pousser aux révolutions ? Qu’on ne dise pas non plus que la réconciliation des royalistes trouverait un obstacle dans nos animosités pour un parti quia renversé en 1830 le gouvernement que nous aimions. Nous savons que l’accession des royalistes qui s’étaient attachés à la maison d’Orléans par un amour, à notre avis, mal éclairé pour la monarchie, est une force qui appartient de droit à la légitimité. Nous avons ardemment désiré le retour de ces hommes vers nous. Nous avons applaudi à la conversion de plusieurs d’entre eux et nous les aurions traités comme des frères, si nous n’avions eu le regret de reconnaître qu’en venant à nous ils n’avaient fait encore que la moitié du chemin; qu’ils n’avaient adopté qu’un de nos principes et qu’ils appor taient dans l’armée légitimiste la prétention de la con duire dans les voies de monopole et de suffrage restreint où ils avaient marché sous le régime précédent. Mais devons-nous perdre l’espoir de les conquérir en tièrement à la cause des légitimités nationales? Les hom mes (l’Etat de ce parti ne comprendront-ils pas les évé nemens de 1848? Ne verront-ils pas que leur talent, leur habileté, leur dévouement à l’ordre ont été en défaut non seulement parce quelegouvernementqu’ils servaient n’a vait pas un titre légitime, mais aussi parce que le parle ment fondé sur le cens avait une hase trop étroite pour que son autorité, émanée de 300 mille électeurs à 200 francs d’impôt,dominât le mouvement d’une nation de 35 millions d’habitans? Si ces réflexions étaient admises par les conservateurs et par les légitimistes parlementaires, quels obstacles...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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