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La Gazette, 27 avril 1906

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La Gazette
27 avril 1906


Extrait du journal

Ranc, à propos de la disparition de Barodet, ouvre ses Notes pour rappeler «que la République fut établie, comme le disait le Temps, par la Bourgeoisie Ceutre-Gaucharde, que dirigeait « le Petit Bourgeois Thiers », mais avec l’appui < désintéressé » des Radicaux, de* Socialistes. Il s’agissait d’imposer, en dépit de la Majorité Royaliste, la République que voulait Bismarck et dont les Français, qui voyaient comment les Républicains gouvernaient, avaient horreur. Ranc insiste sur la manœuvre de ses amis, disant à M. Thiers : < Nous vous soutenons, depuis deux ans, avec une abnégation qui ne s’est jamais démentie. Notre appui dans le Parlement vous est acquis, notre appui loyal et désintéressé. » Seulement, cette « abnégation » ne devait avoir qu’un temps, et dès que les Radicaux crurent pouvoir se passer de l’autorité du gérant de cette Conspira tion,ils jetèrent le masque et lui dirent t — la Maison est à nous. Et, en effet, la Maison était aux Ra dicaux : « On a souvent répété le mot de M. Thiers : « La République sera conserva» trice ou elle ne sera pas ». » En quoi. M. Thiers a été mauvais prophète » La République n’est pas conserva trice, et elle est vivante, bien vivante. » Ce qui est mort, c'est la République conservatrice ». Ranc constate les efforts inutiles que fit le Maréchal de Mac Mahon, pour barrer la route au Radicalisme. Le Duc de Broglie persuada le Pré sident qu’on conservant les < Institu tions existantes », il rendrait le Pouvoir aux « Conservateurs », et [aurait raison des intrigues de Gambetta avec Bis marck, qui voulait le maintien de la République et l’avènement des Radi caux. Dans son message,le Maréchal disait : cl Ce programme est bien connu. » Ni ma conscience ni mon patriotisme » ne me permettent de m’associer, mime » dr. loin, et pour l'avenir au t iomphe y> de ces idées ' » Je ne les crois pas opportunes, ni » pour aujourd'hui ni pour demain ni » à quelque époque qu'elles dussent » prévaloir. » Elles n'engendreraient que le dé» sordre et l'abaissement de la France. » Je ne veux ni en tenter l’applica» tion moi-même ni en faciliter 1 es» eal A mes successeurs. » Tant que je serai dépositaire du » pouvoir, j’en ferai usage dans toute » l’étendue de ses limites légales pour » m’opposer A ce que Je re». garde comme la perte de mon » pays. » Le duc de Broglie accompagnait le message d’une circulaire où on lisait i « Le Maréchal est fermement résolu » à respecter les institutions qui sont » l’œuvre de l’Assemblée. » S’il est intervenu dans la marche » politique, e’est pour arrêter » l'envahissement des théories v radicales, incompatible, à »es yeux, » sous quelque forme de gouvernement » que ce sot*, ave© la paix de la So» elété et la grandeur de la » France. » Rien n'y fit. Les Libéraux voulaient des Ministères. Pour arriver à leur but, ils constituèrent le « Bloc » dans lequel se logèrent, avec empressement, les pires Radicaux, les Communards les mieux cotés, les Inter nationalistes et les Antimilitaristes de la plus haute marque. Ce c Bloc » est le premier en date, Àmnm les Annales républicaines de notre décadence. Le « Bloc » qui s’est constitué en 1902, pour accaparer le Pouvoir, a eu ceci de particulier qu’il ne contenait plus un seul des Libéraux de la première heure qui ont trahi la France et l’Armée, dans un intérêt criminellement personnel. Aujourd’hui, ce sont les Radicaux eux-mêmes qui sont délogés par les Socialistes. Appuyés sur la puissante organisation des Syndicats fédérés, les Socialistes ju gent l’heure propice pour « la Conquête du Pouvoir, » soit par le moyen d’une...

À propos

La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.

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