Extrait du journal
La majorité, que M. Rochefort a vu ruisselante d’abjection, poursuit sa campagne contre les chrétiens. Elle laïcise tout. Après l’école, après la magistrature, c’est la Justice qui devient laïque, c’est le serment, c’est la conscience ! l'ne conscience laïque 1 Qu’est-ce que peut bien être cette bête-là? l'ne conscience laïque, scientifique et positiviste a des origines qu’il est indispensable de nous faire connaître. Cela est d’autant plus indispensable que comme c’est sous son invocation qu’on prêtera serment désormais, il s'agit de savoir à quoi elle nous oblige, et d’où elle tire son droit de nous dic ter des lois, de nous contraindre à dire la vérité contre nos intérêts, nos amitiés, notre tranquillité ? Si la Conscience laïque a le droit do tyrannie à l’égard de nos penchants et de nos passions, c’est bien le moins qu’on nous dise où elle puise son auto rité. — Qui la lui a donnée? — Pour quoi et en quoi le citoyen est-il coupable de lui résister? Car si on ne nous donne pas de bonnes raisons pour expliquer sa sou veraineté tracassière, tout portera l'homme à secouer son joug insuppor table, à bâillonner sa voix querelleuse, à la faire taire lorsqu’elle contrariera nos sentiments et nos goûts 1 Il est bien certain que ceux qui sont convaincus que la Conscience est un précipité de la chimie humaine, un déga gement phosphorescent de quelques or ganes en travail, doivent se débarrasser de ces émanations gênantes comme d’un gaz pestilentiel. La logique le veut ainsi. C'est cette question qu’il eût été in téressant de voir traiter par nos légis lateurs ; au lieu de parler de Platon et de Voltaire, au lieu de citer quelquesunes do leurs boutades, une définition claire, nette, positive de la nature de la conscience laique eut été beaucoup plus à sa place. M. Jules Roche a dit « que dans une y démocratie, il n’est pas possible de » maintenir un état de choses qui im~ » plique, qui consacre une organisa» tion thèoeralique de la justice. » M. Jules Roche croit qu’avec une Justice qui invoque Dieu et prend ses commandements pour assises, « on aura » le squelette de la République. Mais, « dit-il, ce qui doit vivifier la Républi» que, la rendre prospère et féconde, » c’est l'âme même des citoyens, ce » sont les mœurs publiques, c’est le » sentiment que chacun a de ses droits, » de ses devoirs, et aussi le SENTIV MENT DE LA JUSTICE, QUI N'EST » AUTRE CHOSE, chez les CITOYENS » QUE LE RESPECT DES DROITS » D'AUTRUI....
À propos
La Gazette est le tout premier journal français à paraître grâce au soutien du cardinal de Richelieu. Créée en 1631 par Théophraste Renaudot, qui s’était vu octroyer ce privilège du Roi Louis XIII, La Gazette était la seule publication habilitée à annoncer publiquement les nouvelles venant de l’étranger. Il s’agissait de l’organe quasi officiel du Conseil du Roi détenant le monopole de l’information diplomatique et parfois des affaires intérieures. D’abord hebdomadaire, il devient quotidien à compter de 1792.
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