Extrait du journal

Les Allemands recommencent avec une vigueur extrême les attaques qu’ils firent autrefois à Ypres contre les forces des Alliés. 11 semble qu'ils ont repris leur ancien programme : il faut prendre Ca lais à tout prix. Pour terroriser avant de combattre,ils ont fait usage de gaz as phyxiants que le vent emportait vers nos troupes. Depuis lors, on s’est battu violemment. Dans le premier moment de surprise, nos troupes avaient reculé, mais elles se sont ressaisies. Elles ont contre-attaqué l'ennemi pendant que les Canadiens et les Belges luttaient également avec une grande vaillance. Aux dernières nouvel les, nous avons réoccupé la partie prin cipale des positions abandonnées et la lutte continue. Pendant que les attaques recommen cent dans le Nord, les Alliés recommen cent aux Dardanelles. On vient d’em ployer plusieurs semaines à compléter des" études et une préparation qui n’a vaient pas été poussées assez loin. On a compris surtout que l’attaque sur terre devait se combiner avec l’attaque par mer. Aujourd’hui, la liaison est établie et les opérations sont commencées. D’après les informations de ce matin, qu’on aurait pu du reste publier plus tôt, le débarquement de l’armée francoanglaise s’est accompli dans de bonnes conditions, à l'abri des canons de la Hotte. Les soldats que commandent le général Hamilton et le général d’Amade rencontreront certainement des difficul tés très grandes, mais ils seront de force à les vaincre. Les plus grands intérêts français sont engagés dans cette partie orientale. Nous espérons qu’ils seront défendus comme ils doivent l’être. A Londres et à Berlin on a bien c ,nscicnce de l’importance de cette tentative autant qu’à Paris. Le Times dit aujourd’hui au sujet de la reprise de l’attaque : Les commandants des flottes et des forces combinées des Alliés à qui incombait la tâche difficile et délicate du débarquement des trou pes expéditionnaires envoyées d'Angleterre et de France sur la presqu'île deGallipoli doivent être chaleureusement félicités de leur succès initial. Cette opération est maintenant poursuivie, comme elle aurait dû commencer par les deux forces de terre et de mer et non par un seul de ers services. Les Dernières nouvelles de Munich, sous la signature du général von Blum, disent : Nous espérons que la tentative contre les Dardanelles se tournera à notre avantage et à l’avantage de la Turquie, car nos adversaires, même s’ils le voulaient, ne peuvent plus se re tirer avant une décision. L’abandon de la tentative équivaudrait à un aveu de grave défaite ; mais, d’autre part, nous ne dissimulons pas non plus qu’un échec des Alliés aux Dardanelles serait bien loin d’être uae garantie de lavictoire de notre juste cause. Après comme avant, nous devrions compter avant tout sur nos propres forces. A Constantinople, on ne sait que faire. On proclame alternativement un vif dé sir de la paix et une ferme volonté de combattre. On dit, on laisse dire et on fait dire que des négociations seraient...