Extrait du journal

X. Le lendemain, lorsque Dupin vint, comme les jours pré cédons, conjurer Philippe de permettre qu’on le transpor tât chez lui, il le trouva hors d’état de s’opposer à ses bonnes intentions : les'émotions et la fatigue de la nuit, les secours insuffisans qu’il avait reçus dans cet hospice et peut-être aussi ses inquiétudes toujours croissantes, toutes ces causes réunies avaient donné à la maladie du jeune prêtre le caractère le plus alarmant. Le délire de la fièvre l’empêcha de reconnaître son ami, et le bon Dupin put. sans aucun obstacle, faire transporter dans son an cienne demeure cette intéressante victime d’un religieux dévouement. Notre héros lutta pendant plusieurs jours contre un mal d’autant plus actif qu’il avait prise sur un tempé rament vigoureux; cependant la nature, aidée des vingtcinq ans du jeune prêtre, parvint à remporter la victoire. A la suite d’une de ces crises violentes qui. presque tou jours, entraînent le salut d’un malade lorsqu’il a pu les supporter, le prêtre ouvrit les yeux, et sou âme reçut l’empreinte des objets qui l’entouraient; il se vit chez lui. Malgré le faible jour que laissaient pénétrer des rideaux et des volets presque entièrement fermés, il reconnut Du pin, et paya d’un léger serrement de main son zèle tendre et assidu. Il aperçut aussi dans l’ombre, et s’agitant près de la cheminée, où elle prépara t une boisson salutaire, une femme revêtue du respectable hebit des sœurs de la Gharité... Bientôt ses esprits, faibles encore, l'abandon(1) Voir la Gazette du 24 novembre au 30 décembre....